L’émerveillement de Dieu fait homme

L’Avent est là, il permet de nous préparer à Noël. Dans quelques jours, nous fêterons l’Incarnation de Dieu pour exprimer cette réalité : le Fils de Dieu s’est fait homme. Laissons-nous toucher par la grandeur de cet événement !
08 Décembre 2016 | par

Qui est ce petit enfant de la crèche que nous allons cette année encore regarder, adorer et devant qui nous allons nous émerveiller ? C’est Jésus, réellement Fils de Dieu, réellement homme. Pour entrer dans le mystère de l’Incarnation, il nous faut la foi ! Il nous faut aussi apprendre à découvrir Dieu, à découvrir l’homme à partir de Jésus et voir combien l’amour divin est réel. Ce mystère est une lumière qui guide la vie des hommes. « Dieu a tant aimé le monde qu’Il lui a donné son Fils unique, afin que celui qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle » (Jn 3, 16). Le nom de Jésus signifie d’ailleurs « Dieu sauve ». Si le Verbe s’est fait chair (Jn 1, 14) c’est pour que le Fils de Dieu réalise à travers la nature humaine notre salut. Par le fiat de Marie, la nature divine et la nature humaine s’unissent dans l’unique Jésus, vrai Dieu et dès lors vrai homme. « Marie est donc la nouvelle terre sainte, la nouvelle arche de l’alliance : avec son « oui » aux paroles de l’ange Gabriel, Dieu reçoit une demeure dans ce monde. Celui que l’univers ne peut pas contenir prend demeure dans le sein d’une Vierge ». Ces mots de Benoît XVI nous tirent vers l’espérance, la joie et nous redisent que « même si nous nous sentons souvent faibles, pauvres, incapables devant les difficultés et le mal du monde, la puissance de Dieu agit toujours et accomplit des merveilles précisément dans la faiblesse. »

 

Incarné pour relier

Dans l’Incarnation du Verbe, tout respire l’initiative gratuite de Dieu. En descendant jusqu’à l’homme, Dieu ne nous attire pas dans un autre monde, il nous rencontre au plus profond de notre humanité, avec ses fragilités, ses pesanteurs. Il n’est plus rien en l’homme d’où Dieu soit absent. « En Jésus, Dieu s’est incarné, il est devenu homme comme nous, et ainsi, il nous a ouvert la voie vers son Ciel, vers la pleine communion avec Lui », nous rappelait le pape émérite. Dieu s’est incarné pour conduire l’homme à la vie éternelle ; Il a épousé notre condition humaine avec ce qu’elle peut avoir de plus misérable pour relier les hommes à Dieu. Or, le but de la vie de l’homme est bien de se rapprocher de Dieu, par Jésus Christ.

 

L’un de nous

Le bienheureux père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, fondateur de l’Institut Notre-Dame de Vie, avait exposé : « Pour construire l’Église, Dieu le Père a envoyé son Verbe qui s’est incarné. Le Verbe est venu parmi nous, il s’est fait comme l’un de nous, il a pris un corps. Il a partagé nos faiblesses, il s’est développé comme un enfant, comme un adolescent, comme un homme ; il a connu nos souffrances et la mort ». Et le concile Vatican II de préciser : « Le Fils de Dieu… a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l’un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché ». Ainsi, à Nazareth, l’Emmanuel a été enfant, a grandi dans une famille, a eu des amis, a été comme l’un de nous. De surcroît, Jésus est le Fils unique de Dieu : il est à ce point unique qu’il est Dieu lui-même. Depuis le concile de Chalcédoine (451), l’Église a reconnu officiellement que Jésus est une personne divine, la deuxième personne de la Trinité.

 

La divinité du Christ

L’originalité fondamentale de la foi chrétienne n’est pas d’affirmer que Dieu existe, mais que Dieu « s’intéresse à l’homme au point de partager sa condition en Jésus. Cela change tout », car cela veut dire, pour le jésuite français Bernard Sesboüe, « qu’il rejoint l’humanité de la naissance à la mort. Jésus n’est pas un simple intermédiaire entre le ciel et la terre. Il nous permet une véritable communion au monde divin. En priant Jésus, je suis en communion avec Dieu. Si Jésus n’est pas Dieu, c’est comme si je m’adressais à un très grand saint, mais c’est tout ». Diminuer la vérité de la divinité de Jésus, c’est cela qui éloigne de Dieu et de l’homme.

 

Le vrai don

« Dieu, en se faisant chair, a voulu se faire don pour les hommes, il s’est donné lui-même pour nous ; Dieu a fait de son Fils unique un don pour nous, il a assumé notre humanité pour nous donner sa divinité ». Benoît XVI a étendu cette pensée en précisant qu’à Noël, l’important était de donner de soi-même et de guider nos relations par la gratuité de l’amour. Ne remplaçons pas le don de soi par l’argent ou les choses matérielles. Dieu n’a pas donné quelque chose, mais il s’est donné lui-même dans son Fils unique. En s’incarnant, Dieu a voulu se présenter démuni, il a voulu avoir besoin des hommes et « s’est uni à tout homme » (Redemptor Hominis, Jean-Paul II). Si Dieu suscite dans le cœur de l’homme le désir de le trouver, c’est qu’il est animé lui-même, d’abord, du désir de se donner à nous. Dieu s’est fait enfant, c’est-à-dire, fragile et vulnérable. La fragilité permet justement à l’homme de donner le meilleur de lui-même dans le dévouement, la tendresse, la solidarité.

 

L’Église s’incarne

L’Esprit Saint agit parfois d’une façon extraordinaire, mais il le fait toujours par des instruments, par des hommes qui s’incarnent dans un milieu concret. Ainsi, « à tout instant, l’Église s’incarne ; elle veut être présente effectivement et elle l’est actuellement dans toutes les parties du monde », aimait redire le bienheureux père Marie-Eugène. L’Église veut être présente dans le monde « complètement comme Christ total, comme Christ mystique ». À l’approche de Noël, soyons nous aussi présents envers notre prochain et redécouvrons la force de la rencontre entre Dieu et l’homme.

Updated on 05 Décembre 2016
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