Poussin et Dieu

17 Avril 2015 | par

INFOS

Musée du Louvre

jusqu’au 29 juin.

Tél. : +33 (0)1 40 20 50 50

Internet :
www.louvre.fr



L’Autoportrait de l’artiste dit de Chantelou accueille le visiteur. Nicolas Poussin, alors âgé de 56 ans, l’a réalisé à Rome pour satisfaire à la demande de Paul Fréart de Chantelou, son ami et   collectionneur de sa peinture. Le peintre, sobrement vêtu de noir, s’est représenté devant des toiles. On distingue sur l’une d’elle, en arrière-plan, le portrait d’une femme de profil. C’est une allégorie de la peinture. Peintre des Nymphes endormies et des grands moments de l’histoire ancienne, le maître considéré à juste titre comme le plus grand peintre français du XVIIe, est aussi peintre des Évangiles. Les Sept sacrements sont à l’évidence nés de ses méditations sur les mystères de la religion.

 

Redécouverte


La Mort de la Vierge, tableau retrouvé en 1999 dans l’église de Sterrebeek, tout près de Bruxelles, compte parmi les grandes redécouvertes de ces quinze dernières années. Il s’agit de l’une des premières œuvres que l’on connaisse de Nicolas Poussin, peinte vers 1623, peu avant qu’il ne quitte Paris pour s’établir à Rome. Cette impressionnante composition – un retable – a été réalisée pour la cathédrale Notre-Dame de Paris. Citée par Bellori et Félibien, les premiers biographes de Nicolas Poussin et dans les guides anciens de Paris, elle avait été saisie par l’administration révolutionnaire en 1793 et expédiée en 1803 au musée de Bruxelles. Puis elle a disparu. Elle est présentée à nouveau en France et pour la première fois ici. Poussin s’est inspiré du récit de la mort de Marie popularisé par la Légende dorée où les apôtres, qui prêchaient à travers le monde, ont été miraculeusement ramenés par des anges au chevet de la Vierge, au moment de son trépas.

 

Poussin et la foi

L’exposition s’interroge sur la foi de Nicolas Poussin. L’homme avait opté pour une vie simple, presque monacale, se consacrant tout entier à son art. Il ne s’est jamais confié sur ses sentiments religieux. Est-ce si important ? Dans les années 1990, l’historien Marc Fumaroli a donné une réponse somme toute satisfaisante : « Poussin a peint les plus beaux tableaux religieux du XVIIe siècle. Cela me suffit ! La preuve irréfutable de son sentiment religieux est là ! »

Ses Saintes Familles, l’un des fils conducteurs de l’art de Nicolas Poussin, sont d’une beauté étonnamment sereine. Le peintre les construisait comme des variations, au sens musical du terme, sur une composition à plusieurs personnages. De fait, il mettait en scène, dans une grande boîte, de petites figures modelées en cire qu’il réutilisait en modifiant leurs attitudes ou son propre point de vue, étudiant scrupuleusement les changements des effets de lumière. Cette technique lui permettait de maîtriser l’harmonie des masses, des couleurs et des contrastes. On peut notamment admirer la magnifique Sainte Famille à l’escalier conservée au musée de Cleveland. « C’est l’une des œuvres de Poussin dont la beauté paraît la plus confondante, a écrit l’historien Antony Blunt, l’une de celles où il a atteint cette fin de tout artiste classique, lorsque rien ne peut être ajouté ou retranché sans nuire à la composition. » 

 

AUTRES EXPOS



La fabrique des saintes images Rome-Paris 1580-1660

Le mouvement de réforme du XVIe siècle provoqua une profonde réflexion sur les images sacrées. À travers 85 œuvres, l’exposition évoque la réappropriation des images saintes par l’Église catholique après le concile de Trente avec les plus grands peintres, sculpteurs et architectes, Le Caravage, Annibale Carracci, Guido Reni, Le Bernin à Rome, Simon Vouet, Eustache Le Sueur, Philippe de Champaigne ou les frères Le Nain à Paris.

Musée du Louvre,

jusqu’au 29 juin

 

Le Vitrail contemporain

Les vitraux réunis dans cette exposition ont été réalisés de 1945 à nos jours dans 44 édifices religieux. Ils sont signés par les plus grands, Chagall, Matisse, Soulages, Raysse... Leur présentation à hauteur d’yeux permet au visiteur de les appréhender dans des conditions exceptionnelles de vision rapprochée.

Cité de l’architecture et du patrimoine,

jusqu’au 21 septembre

Palais de Chaillot

1, place du Trocadéro

75116 Paris

Tél. : +33 (0)1 58 51 52 00

Internet :
www.citechaillot.fr

 

Updated on 06 Octobre 2016