Strasbourg 1200-1230, La révolution gothique

21 Décembre 2015 | par

L’histoire de la cathédrale de Strasbourg débute en 1001 lorsque Werner de Habsbourg devient l’évêque de la ville. La première pierre d’une basilique est posée en 1015 après bien des péripéties. Ses dimensions et sa beauté y contribuent. En 1187, on y prêche la troisième croisade en présence de Frédéric Barberousse et de sa cour. Au début du XIIIe siècle, l’arrivée du style gothique inaugure une nouvelle dynamique architecturale. En seulement trente ans, la ville se hisse au rang de centre artistique majeur. La cathédrale se pare alors d’une statuaire éblouissante qui manifeste l’influence de Chartres et de Sens. L’exposition réunit des œuvres (sculptures, vitraux, enluminures, orfèvreries) provenant de collections publiques et privées européennes qui témoignent de ce bouleversement artistique.

 

La tête retrouvée de saint Jean

Le Maître principal du nouveau chantier strasbourgeois vient probablement de Chartres. En tout cas, la très forte cohérence stylistique de la sculpture du transept sud présuppose la direction du chantier par une forte personnalité qui a imposé un style à ses collaborateurs.

Les recherches menées en préparation de l’exposition ont été l’occasion de redécouvrir une pièce exceptionnelle, la Tête du saint Jean de la série des apôtres des portails sud, disparus pour la plupart lors de l’iconoclasme révolutionnaire. Ce fragment, connu par des photographies anciennes, a pu être identifié chez un particulier qui a accepté généreusement de le prêter. D’une qualité exceptionnelle, cette tête présente à Strasbourg jusque dans les années 1920 témoigne de la variété du style du Maître et du lien stylistique avec la statuaire bourguignonne. Elle apparaît comme l’une des productions les plus abouties de l’artiste par sa qualité technique et la subtilité du rendu de la physionomie.

 

Le Pilier des Anges

En érigeant l’élégant Pilier des Anges au centre du transept méridional, le nouvel architecte créa un chef-d’œuvre unique dans la sculpture architecturale européenne. Tout en servant de support aux nervures de la voûte quadripartite, à l’instar du pilier massif du transept nord légèrement antérieur, il est décoré d’un saisissant Jugement dernier composé de douze statues monumentales. Le concept est sans antécédent car, jusqu’ici, la représentation du Jugement dernier dans les églises était généralement réservée aux portails. Cette mise en scène sur un pilier, de surcroît avec des figures plus grandes que nature, est unique en son genre. Au registre inférieur se dressent par paires les statues des quatre évangélistes en tant qu’annonciateurs du Jugement dernier et de la Parousie du Christ. Au registre médian, des anges aux silhouettes animées soufflent avec vigueur dans des trompettes. Comme tous les anges du pilier, ils portent le vêtement liturgique des diacres. Dans le registre supérieur trône le Christ (vers le nord-ouest), entouré de trois anges portant les instruments de la Passion – la croix, la lance et la couronne d’épines. Le Pilier des Anges n’étant pas transportable, l’exposition présente des moulages. Les visiteurs, enrichis des explications fournies dans l’exposition, sont naturellement invités à aller admirer l’original tout proche. n



AUTRES EXPOSITIONS

Dom Robert

Six tapisseries parmi les plus emblématiques du peintre cartonnier Dom Robert (1907-1997)

sont exposées à Notre-Dame de Paris, une manière d’interpeller les chrétiens sur la sauvegarde de la création

au moment de la COP21.

Inspirée par la flore et la faune avoisinant son abbaye d’En Calcat, l’œuvre du moine bénédictin est en effet une véritable ode à la Création. « Il n’y a qu’une chose qui ne trompe pas, c’est la nature », disait le religieux.

Cathédrale Notre-Dame de Paris

jusqu’au 2 février

Internet : www.notredamedeparis.fr

 

Le Roi est mort !

Il y a 300 ans, le 1er septembre 1715, Louis XIV mourait à Versailles,

au sein même du Château de Versailles qu’il avait fait construire. Des récits, des lettres mais aussi des tableaux représentent les instants clefs

des funérailles du Roi Soleil. L’exposition évoque également le transfert du pouvoir à Louis XV, son arrière-petit-fils, notamment à travers

ses derniers conseils consignés

dans un émouvant écrit.

Château de Versailles

jusqu’au 21 février

Internet : www.chateauversailles.fr


 

Updated on 06 Octobre 2016