Travailler avec méthode, c’est réussir !

La période de rentrée scolaire et la préparation de la rentrée universitaire sont une bonne occasion de prendre des résolutions. Et si la résolution des résolutions était d’adopter une saine méthode de travail pour réussir son année ?
23 Septembre 2016 | par

Thibaut, 26 ans, poursuit actuellement un master en histoire du droit. Aujourd’hui volontaire dans sa façon de travailler, il avait été jusqu’à présent un étudiant « lambda ». Il menait alors tranquillement et sans grande conviction son parcours estudiantin. « Quand on est au lycée ou au collège, a fortiori en primaire, on est bien encadré, explique-t-il. Je dirai la même chose pour la prépa. Mais l’université peut être un écueil pour bon nombre d’étudiants. Certains continuent d’être scolaires, d’apprendre régulièrement leurs cours. Mais j’ai observé que la grosse majorité se laisse aller. » Comment donc envisager cette année scolaire, qu’on soit étudiant ou simple élève ? Y a-t-il une règle ? Des écueils à éviter ? Des choses à faire ? D’autres à jeter aux oubliettes ?

« Les vérités les plus précieuses sont celles que l’on découvre en dernier lieu ; mais les vérités les plus précieuses sont les méthodes », disait le philosophe Friedrich Nietzsche. Alors, tout n’est-il pas une question de méthode ? Y a-t-il une méthode pour réussir ses études ?

Réimprimé en novembre 2015 par le Sarment/Édition du Jubilé, le livre Travailler avec méthode, c’est réussir a permis au père Pascal Ide, actuellement prêtre de la communauté de l’Emmanuel, d’approfondir une méthode « hyper pratico-pratique mais bonne » selon le père Thierry-Dominique Humbrecht, dominicain.

La méthode serait-elle donc vraiment la panacée pour tout étudiant digne de ce nom et donc la source d’études fructueuses ? « Certains sont naturellement doués, remarque Thibaut. Ils peuvent donc s’en sortir sans trop de problème. Mais pour ceux qui le sont moins, il est sûr qu’une méthode de travail leur serait très utile », reconnaît-il.

Pour le père Ide, « il s’agit de méthodes, plus encore que de technique. « Méthode » vient du grec hodos qui signifie « chemin » : car l’apprentissage d’une méthode intellectuelle est propre à chacun, comme est spécifique le chemin que chacun doit emprunter dans la vie ». Bref, une méthode inadaptée à la singularité de sa personne et de son être est sans doute mal ajustée et n’aidera pas beaucoup. Aborder l’année scolaire, entreprendre des études nécessite donc de se connaître soi-même. Dans ses limites comme dans ses dons ou qualités.

Par ailleurs, quand on veut se donner une méthode, il faut se souvenir de ce que disait saint Thomas d’Aquin, maître par excellence des études : le mieux est d’aller « à la grande mer par les petites rivières ». Et donc « de se fixer quelques objectifs à la fois », commente le père Ide. « Aussi est-il préférable au début de choisir les réformes les plus simples et les plus agréables, suggère-t-il, (prendre un petit-déjeuner consistant le matin, faire une pause toutes les heures…). Puis, quand le pli est pris (par exemple après une semaine), passez à un autre objectif (sans abandonner le premier, bien entendu). »

Quelques conseils pratiques (non exhaustifs) :

  1. Ne mangez pas n’importe quoi, n’importe quand et n’importe comment : ayez une alimentation équilibrée, ne l’avalez pas gloutonnement mais prenez le temps.
  2. Soyez à votre bureau et non pas vautré (sur votre lit par exemple).
  3. Oxygénez-vous régulièrement : pendant les pauses mais aussi parfois pendant le travail (en cas de fatigue ou maux de tête).
  4. Obligez-vous à un minimum vital de sport hebdomadaire.
  5. Respectez toujours votre temps de sommeil (en moyenne 7 à 8 heures).
  6. En cas de problème de fatigue « tenace » : allongez le temps de sommeil. Si la fatigue persiste, prenez plusieurs jours de vacances réelles pour « décompresser ».

La première question à se poser selon le père Ide, rejoint en cela par le père Humbrecht, consiste dans la finalité du travail : pourquoi travailler ? En un mot, quelles sont mes perspectives ? Est-ce que j’étudie et travaille pour mon plaisir ? Pour avoir un métier plus tard ? Le père Ide rappelle alors les mots de Jean-Paul II dans son encyclique sur le travail Laborem Exercens : « La conscience de participer par le travail à l’œuvre de la création en constitue la motivation la plus profonde », écrivait le saint pape, ami des jeunes. Le père Humbrecht rejoint Jean-Paul II dans cette perspective chrétienne : « Quand on est chrétien, jeune ou même adulte, il convient de se poser une question : « Est-ce que ce que je fais sert au Royaume de Dieu ? ». Bref, la question de la motivation prime. « Soyez des personnes de désir : lui et lui seul vous mènera loin », exhorte le père Ide. Et cela permet de prendre alors ses études aux sérieux. « J’ai eu cette prise de conscience, et j’ai trouvé ma motivation en master 2 », se souvient Thibaut. Avant, j’envisageais juste d’avoir la moyenne. Prendre ses études au sérieux, c’est un postulat, un prérequis ».

« Une bonne hygiène de vie » selon le père Humbrecht, « un travail régulier avec des horaires fixes, un rythme de vie équilibré et sain » pour Thibaut font partie des méthodes essentielles. Travailler un peu régulièrement est plus efficace que de travailler beaucoup ponctuellement. D’ailleurs, comme le fait remarquer le père Thierry-Dominique : « Les grands sportifs n’ont-ils pas une vie très ascétique ? N’ont-ils pas une hygiène de vie rigoureuse ? Ne se donnent-ils pas beaucoup de mal pour être bons dans leur domaine ? Alors pourquoi pas les étudiants ? »

« Et maintenant, courage ! dit le Seigneur. Au travail ! Car je suis avec vous ! », dit le livre d’Aggée dans l’Ancien Testament. 

« À partir de l’adolescence, il est vain de vouloir aider son enfant plus qu’il ne faut », assure Michèle Longour. Cette mère de quatre enfants, qui a lancé le site www.reussirmavie.net en 2007, a écrit un guide numérique en vente en ligne sur ce site : Le rôle des parents dans l’orientation des jeunes. Pour elle, pas de doute, il faut laisser ses enfants autonomes à partir de l’adolescence tout en les encourageant. « C’est à eux de trouver leur motivation et non aux parents à les motiver à leur place, prévient-elle. Un dialogue peut cependant s’avérer fécond mais sur l’orientation plus que sur le travail à proprement parler ». Pas de mystère pour cette femme journaliste et chrétienne : on ne doit pas prendre en main

son enfant à sa place. Si un enfant est en difficulté, bien sûr, ses parents doivent être plus vigilants. Mais alors, il faut lui montrer qu’on reste à sa disposition pour l’aider et voir, en le concertant si une aide extérieure ne peut pas être particulièrement utile : travailler en binôme avec un camarade, recourir à un tuteur, etc. « Un de mes quatre enfants était lent et dyslexique, se souvient Michèle. Ses résultats étaient très médiocres. Je l’aidais beaucoup et plus je l’aidais, plus ses notes baissaient. J’étais découragée. J’ai fini par prendre conseils auprès d’adultes extérieurs. Diagnostic ? J’encadrais trop mon enfant et je devais lâcher prise. Ce que je fis. À partir de ce moment, la seule chose que j’ai dit à mon fils, c’était : « Si tu as besoin d’aide, tu me demandes mais je ne serai plus derrière ton dos comme avant ». Résultat, les notes ont commencé à remonter progressivement. Aujourd’hui, mon fils est ingénieur après avoir passé un bac S. » Entre écoute et disponibilité, l’art d’accompagner les adolescents et jeunes étudiants ne doit pas tomber dans l’écueil de l’interventionnisme.
 

Updated on 07 Octobre 2016
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