Bethléem, berceau de la paix

01 Janvier 1900 | par

Les Frères de la Basilique Saint-Antoine de Padoue à leurs confrères, les Franciscains de Terre Sainte

 L

es informations nous décrivent, avec les images de la télévision et les reportages radio, la tragédie que vous, nos Frères en saint François, vivez en ce moment. Nous avons accueilli votre appel et vous exprimons notre solidarité, rythmée chaque jour par la prière communautaire et personnelle.
Nous sommes la Communauté franciscaine de la Basilique Saint-Antoine de Padoue, qui garde la tombe de notre frère saint Antoine et votre situation à Bethléem nous cause trépidation et angoisse.
L'image de l’Enfant Jésus au bras de saint Antoine n’affaiblit pas ses paroles contre toute violation des droits humains et en défense des plus faibles. Par un geste fraternel, nous vous embrassons tous, et chacun, et avec vous, toutes les victimes innocentes des populations en lutte. Nous réconfortent en cela le courage de François d’Assise dialoguant avec le sultan et celui d’Antoine de Padoue, face aux puissants de son temps.
Nous avons la certitude que votre résistance pacifique connaîtra une issue positive ; que toute violence et toute guerre sont inutiles et illégitimes, une lutte fratricide, un outrage à Dieu et à l’homme ; que le terrorisme ne s’achèvera pas par l’anéantissement des maisons et des foyers de subversion, mais par la douceur des doux et humbles de coeur, comme nous l’enseigne l’Evangile.
Nous voudrions former avec vous une cordée de fraternité idéale et réelle, pour vous dire que votre sacrifice est aussi le nôtre ; que votre angoisse est perçue par nos cœurs et transformée en prière fervente au Seigneur de la paix. Nous nous employerons, selon nos possibilités, à faire de ces moments une occasion de réflexion sur la trace des projets de paix qui visent une authentique communauté entre les peuples, ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Nous tiendrons nos bras levés jusqu’à ce que Dieu nous donne la consolation de vous savoir tous hors de danger. Frères franciscains de Bethléem et de Jérusalem, qui avez célébré la Pâque de Résurrection dans une sorte de catacombe, nous vous adressons depuis Padoue le témoignage de notre affection et la force d’âme de notre Saint qui a su transformé l'amour envers Dieu en partage pour les pauvres, victimes de la violence.
Que Dieu écoute notre commune prière et vous donne la paix.  

Padoue, le 7 avril 2002

 

Updated on 06 Octobre 2016