Budgets familiaux en alerte

21 Novembre 2012 | par

 Boucler le budget mensuel, c’est un gros souci pour de plus en plus de familles : le coût des charges fixes comme des dépenses courantes augmentent et les ressources financières au mieux stagnent, au pire s’effondrent dans la tourmente du chômage. 

 

Trier entre le nécessaire et le superflu

« Avons-nous assez d’argent pour tel projet ? Est-il même raisonnable ? Lorsqu’il s’agit de nous les parents, nous l’abandonnons assez facilement pour disposer d’un peu plus de marge pour les enfants. Mais renoncer à des dépenses que nous estimons souhaitables pour eux, c’est un vrai déchirement pour nous comme pour beaucoup de parents ! », se désole Martine.

« Nos ados grandissent. Leur appétit féroce et leurs grandes poussées de croissance mobilisent une part de plus en plus importante du budget familial, analyse Claude, son mari. Nous trouverions important d’apporter du soutien scolaire à notre petite dernière qui peine en classe et d’offrir à chacun, selon ses goûts, une activité intéressante. Mais l’incontournable assuré, il ne nous reste que bien peu de moyens à y consacrer. »

 

Vivre en « mode économie »

L’année 2011 a été rude financièrement pour les familles. Elles ont été confrontées à « une baisse significative » du niveau de vie des ménages, ainsi que le constate l’INSEE1 dans une étude intitulée « La consommation des ménages marque le pas »2.

Par rapport à l’année 2010, l’année 2011 a connu à la fois une stagnation des revenus et une augmentation des prix à la consommation. Cette dernière a subi une baisse, un peu plus importante toutefois en volume d’achats qu’en coût effectif pour les ménages, en raison des prises en charge sociales.

Certains secteurs ont été particulièrement touchés par les restrictions qui en ont découlé : achats de voitures neuves, de biens durables, de produits culturels. C’est vrai aussi pour l’habillement. Seuls les ordinateurs et les téléphones mobiles ont résisté !

 

Le grand retour des économies

Étrange situation néanmoins : au cours de cette année morose, les ménages ont épargné davantage en 2011 qu’en 2010 et cette tendance s’est confirmée au premier semestre 2012. Le taux d’épargne approche les 17 %, le plus élevé depuis une trentaine d’années ! Logique quand l’avenir inquiète de vouloir se constituer « une poire pour la soif », encore faut-il pouvoir et, de fait, un bon nombre le peut.

Les petites économies au quotidien ont elles aussi le vent en poupe. Le « fait maison », le retour des « recettes de grands-mères » offrent à chacun le réconfort d’agir à la fois pour la sauvegarde de son budget et celle de l’environnement

 

Prémisses d’un nouveau mode de vie ?

Des changements profonds s’amorceraient-ils, donnant le pas aux démarches solidaires sur l’individualisme ?

Les loyers sont trop chers ? Fleurissent les collocations d’étudiants mais aussi celles de retraités. Partir en vacances est devenu un rêve inaccessible ? Les bords de mer sont inabordables ? Vivent les vacances à la campagne chez les grands-parents ou en location à plusieurs familles amies.

Les inscriptions à une activité sportive ou culturelle dépassent les possibilités financières ? Reste à explorer les propositions non commerciales locales. Sans oublier, le co-voiturage, les échanges de savoirs, de services, de biens inutilisés et l’utilisation croissante des transports en commun.

Le risque serait de pratiquer ce partage « entre soi », en oubliant d’inclure les

8 millions de nos concitoyens qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté. n

 

1Institut National de la Statistique et des Études Économiques

2Revue INSEE-PREMIÈRE n°1402, juin 2012, « La consommation des ménages marque le pas ».

Updated on 06 Octobre 2016