Carême

20 Janvier 2009 | par

LA PAROLE DE DIEU

Revenez à moi de tout votre cœur…

Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements,

et revenez au Seigneur votre Dieu,

car il est tendre et miséricordieux,

lent à la colère et plein d’amour,

renonçant au châtiment…

(Jl 2, 12).



« Gédéon, avec des torches, des cors et des cruches,

vainquit le camp de Madian »

(Jg 7, 16-23).



LA PAROLE DE SAINT ANTOINE

Voyons ce que signifient, au sens moral, Gédéon, la torche, le cor et la cruche.

Gédéon signifie « celui qui se retourne dans l’utérus ». Il désigne le pénitent qui, chaque année, pendant le carême, doit faire une tournée par sa propre conscience, où est engendré l’enfant de la vie ou de la mort, et tout ce qu’il y rencontre de nuisible et de superflu, il doit le circoncire dans l’humilité de son cœur, réfléchir sur son passé, rechercher soigneusement ce qu’il a commis et ce qu’il a omis, revenir à la pensée de la mort qu’il doit avoir toujours devant ses yeux.

Une fois qu’il aura accompli sa tournée, il doit allumer la torche, qui brûle et éclaire, symbole de la contrition. Quand le cœur du pécheur s’enflamme de la grâce du Saint-Esprit, il brûle de douleur, est illuminé par la connaissance de soi. Heureux celui qui brûle et luit avec cette lampe. La grâce de la contrition « se tient à la porte et frappe ; si tu lui ouvres, elle dînera avec toi et toi avec elle ». Tu commenceras alors à sonner merveilleusement de la trompette de la confession, d’abord avec les péchés de luxure, ensuite d’avarice et de tous les autres péchés.

Une fois la confession terminée, on doit lui imposer la satisfaction, symbolisée dans la destruction de la cruche, qui consiste en trois choses : l’oraison par rapport à Dieu, l’aumône vis-à-vis du prochain, le jeûne par rapport à soi-même, afin que la chair qui a conduit joyeuse à la faute, conduise aussi, mortifiée, au pardon.



POUR ALLER PLUS LOIN

Pour nous aider à comprendre le sens du sacrement de réconciliation, Antoine a recours à l’histoire de Gédéon (Jg 7, 16-22). Celui-ci, avec trois cents hommes distribués en trois groupes, le son du cor, le bruit de cruches et en agitant des torches, sema la panique dans le camp ennemi et remporta la victoire. Tour du camp, torches, cor et cruches deviennent, sous la plume d’Antoine, le symbole des démarches nécessaires à une confession sincère et fructueuse.



Le tour du camp évoque avant tout ce que nos appelons l’examen de conscience : un véritable parcours au fond de soi-même pour reconnaître la gravité et l’étendue de notre état de pécheur. Tout doit être répertorié, reconnu loyalement et regretté.



La torche rappelle la contrition. Celle-ci n’est pas une formule à réciter, mais une lumière qui ne laisse rien dans l’ombre et qui brûle : un cœur contrit est un cœur meurtri, en deuil pour avoir été ingrat envers Dieu, injuste envers les autres, nuisible à soi-même.



Le cor désigne l’aveu, qui doit être sonore, clair, distinct, vibrant comme la sonnerie d’une trompette d’argent, ne s’épargnant aucun reproche, ne cherchant aucune excuse, dévoilant les sources profondes de la sexualité, de l’orgueil, de l’avidité sous toutes ses formes…



Les cruches brisées renvoient à la “pénitence”, qui n’est pas une prière, mais le devoir de réparer les torts causés à Dieu, à nous-mêmes et aux autres.



Des démarches encore actuelles pour nous préparer au Carême.



 

Updated on 06 Octobre 2016