Chrétiens d’Irak : envie de normalité

25 Mai 2004 | par

 

Chers amis du Messager,

Cette année, c’est vers un pays meurtri que se tourne la Caritas Saint-Antoine. En effet, la première image qui nous vient à l’esprit et que renforcent nos télévisions, à propos de l’Irak, c’est celle de ses villes et de ses habitants, frappées chaque jours par des attentats ou des bombardements, en lutte entre eux, alors même que, sur place, hommes, femmes et enfants s’organisent pour vivre normalement et de nombreux pays y envoient du personnel et des moyens pour reconstruire ce qui a été détruit et prêter assistance aux populations blessées. La guerre, on ne l’aurait pas voulue, mais elle est là, hélas, et il faut gérer une après-guerre qui, quels qu’aient été les intérêts avoués ou inavoués des grands de ce monde, a fait des millions de blessés dans les corps et les esprits. Chez nous, après un crash d’avion ou un grave accident, on institue aussitôt des cellules de crises pour assister matériellement et psychologiquement les victimes et leurs familles. Combien de cellules de ce genre les belligérants ont-ils mis sur place pour assister matériellement et psychologiquement les populations irakiennes ?

J’ai été frappé par la remarque du responsable de l’Association Volontaires pour le service international, Giuseppe Parma, qui en présentant les projets que la Caritas Saint-Antoine se propose de réaliser en Irak, a dit : « Les gens que je rencontre dans les rues de Bagdad ont une grande envie de normalité. Lorsque je regarde la télévision de nos pays, je suis surpris : je ne perçois pas, ici, le climat de violence qui y est décrit, ni n’ai la sensation de vivre dans une ville assiégée. » Alors, je suis convaincu que la Caritas Saint-Antoine a vu juste en invitant les lecteurs du Messager à aider « ces gens qui ont une grande envie de normalité ».

Normalité pour des enfants, espoir d’avenir du pays, qui ont besoin fréquenter une école “normale”, avec des locaux normaux, des livres, des cahiers, des crayons, des moyens de transport “normaux”. Normalité pour des religieuses qui ont besoin d’aide pour prendre en charge des handicapés graves. Normalité pour des hôpitaux qui demandent à être équipés, et pour des femmes qui désirent se consacrer aux soins des leurs. Normalité pour une communauté chrétienne, courageuse et forte d’une longue tradition de foi, qui veut continuer à témoigner de sa foi, face aux pressions qui la menacent. Normalité pour nous-mêmes, car l’aide et l’amour que nous pourrons apporter à ces chrétiens en difficulté, et par eux, à tous leurs frères, est le vrai témoignage de la foi que nous professons et de l’amour chrétien sans lequel la foi serait morte.

N’ayez crainte ! Saint Antoine, que nous aimons, que nous prions et que nous vénérons en ce mois de juin, est bien présent dans ces pensées que je puise dans ses propres paroles et que je tiens à vous transmettre.

Que notre fête de saint Antoine de cette année s’exprime par notre présence efficace auprès de nos frères d’Irak. En leur nom, je vous dis : merci !

Updated on 06 Octobre 2016