Corps du Christ

21 Mai 2009 | par

La Parole de Dieu


Tandis qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain,

le bénit, le rompit et le donna aux disciples en disant :

« Prenez, mangez, ceci est mon corps. »

Puis, prenant une coupe,

il rendit grâces et la leur donna en disant :

« Buvez-en tous ; car ceci est mon sang

(qui confirme) la nouvelle alliance »

(Mt 26, 26‑28).



Le Seigneur des armées,

prépare pour tous les peuples,

sur cette montagne,

un festin de viandes grasses,

un festin de bons vins,

de viandes moelleuses, de vins dépouillés

(Is 25, 6).



La Parole de saint Antoine


Un festin de viandes grasses...

Jésus a donné aujourd’hui son corps et son sang. Le voilà le festin de viandes grasses...

Lorsqu’on prononce les paroles : Ceci est mon corps, le pain est changé substantiellement en corps du Christ et apporte à celui qui le reçoit dignement une double richesse : il affaiblit les tentations et incite à la dévotion.

Malheur à celui qui s’approche de ce festin sans la tenue de noces de la charité ou de la pénitence, car « il le reçoit indignement et mange sa propre condamnation » (1 Co 11, 29). Quel rapport, en effet, entre la lumière et les ténèbres ? Entre le traître Judas et le Sauveur ?



Un festin de vins dépouillés, raffinés.

Le raisin, c’est l’humanité du Christ. Pressé au pressoir de la Croix, Jésus a répandu de toutes parts le sang qu’il a donné à boire aujourd’hui à ses apôtres : Ceci est mon sang…. Le vin raffiné, c’est son sang très pur, versé pour la rémission de tous les péchés. 

Ô amour de l’Epoux pour l’Eglise, son Epouse ! Il lui a offert aujourd’hui le sang qu’il allait verser, le lendemain, par les mains des infidèles.

« Mon bien-aimé est pour moi un sachet de myrrhe, qui repose entre mes seins », dit le Cantique (1, 13). Recueillons nous aussi les souffrances de notre époux : insultes, gifles, crachats, moqueries, fouets, croix, clous et lance, attachons-les par les liens de l’amour, et plaçons-les dans notre cœur, où il y a l’amour, afin de mériter de ressusciter avec lui le troisième jour.



Pour aller plus loin



Antoine met ici en parallèle le banquet que Dieu prépare à ses élus – dans l’histoire du peuple juif et à la fin des temps –, et le don de l’Eucharistie auquel il consacre le sermon pour la Cène du Seigneur.

Ici, la montagne, ce sont le Cénacle et le repas universel, l’Eucharistie. La richesse spirituelle du Corps et du Sang du Christ est exprimée par les nourritures les plus savoureuses et les plus succulentes : dans les repas, les viandes grasses étaient très recherchées, et dans les sacrifices de l’Ancien Testament, elles étaient réservées au Seigneur. Pour nous, le pain et le vin de l’Eucharistie sont sources de force contre le mal, de réconfort dans les souffrances, de persévérance dans la foi. A une condition cependant : nous devons les recevoir avec un grand respect, intérieur et extérieur, car Jésus qui est vie et lumière ne peut cohabiter avec un cœur qui le renie ou fait le mal.

Mais il y a plus. Vin et viandes grasses, Corps et Sang du Christ, sont un don d’amour. Dans la spiritualité chrétienne, l’amour du Christ emprunte ses plus belles expressions au Cantique des cantiques, ou “chant de l’amour”, comme l’appelle Antoine. Au Christ qui se donne entièrement, le chrétien donne son cœur. Un cœur qui garde précieusement la Passion comme son trésor le plus précieux, assume sa part de souffrances, exprime son amour, puise force et courage dans les épreuves qui jalonnent sa propre vie.

Updated on 06 Octobre 2016