Foule ou désert ?

25 Juin 2009 | par

La Parole de Dieu

Les apôtres se réunissent autour de Jésus,

et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné.

Il leur dit : « Venez à l’écart,

dans un endroit désert,

et reposez-vous un peu. »

De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux

Qu’on n’avait même pas le temps de manger… 

(Mc 6, 30.34)



Jésus dit à Pierre : Suis-moi...

(Jn 21.19)





La Parole de saint Antoine



Suis-moi ! Jésus dit aux disciples : « Venez à l’écart, dans un lieu désert…

Si tu désires venir vers moi et me trouver, suis-moi, cherche-moi à part.

Hélas ! que d’affections, que de pensées de toutes sortes arrivent et partent dans notre cœur, à tel point que nous n’avons pas le temps de manger la nourriture de la douceur éternelle. C’est pourquoi, le Maître dit : « Venez, à l’écart de la foule bruyante ; dans la solitude de l’esprit et du cœur, et reposez-vous un peu ; juste un peu ! »

Osée dit : « Je l’allaiterai, la conduirai au désert, et je parlerai à son cœur (Os 2, 14). Le Seigneur allaite le pénitent quand il l’illumine par sa grâce, afin qu’il progresse de vertu en vertu ; il le conduit au repos de l’esprit, et là, il parle à son cœur. Par l’intensité de la dévotion, il est alors élevé au-delà de lui-même ; par l’émerveillement, il est conduit au-dessus de lui-même ; par l’exultation, il va hors de lui-même. Suis-moi, donc.

Jésus parle comme une mère qui apprend à son petit enfant à marcher : elle lui montre un pain et lui dit : « Viens après moi, je te le donnerai. » Ainsi Jésus, pour que nous le suivions, nous propose son exemple et nous promet la récompense dans le royaume ».



Suis-moi donc, car je connais le bon chemin : la voie de l’humilité ; toute autre voie est voie de sottise et orgueil.

Suis-moi et je te montrerai ce que l’œil n’a pas vu, l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté dans le cœur de l’homme (1 Co 2, 9).



Pour aller plus loin



Le recueillement, les lieux de silence et de prière, loin du bruit du monde sont une constante dans la vie d’Antoine et dans son enseignement. Les commentaires du passage de Marc que nous lisons au mois d’août et de l’évangile de saint Jean qu’on lisait le jour de sa fête en sont un exemple saisissant. Jésus invite les apôtres de retour d’une mission à « se reposer », c’est-à-dire à quitter toute activité, fût-elle apostolique, loin de la foule, non pour l’oublier, mais pour se ressourcer auprès de lui, afin de mieux la servir.

L’utilité d’un tel repos est prouvée par deux arguments, l’un, scripturaire, l’autre emprunté à la vie quotidienne.

Le peuple d’Israël s’est livré à l’idolâtrie et Dieu l’invite, avec des accents d’amour, à réfléchir et à retrouver sa foi et son âme, au désert, car c’est là, pendant quarante ans, qu’il l’a formé à la vraie foi et préparé à la Terre promise.

Toute âme est invitée, surtout en cette période de vacances, à quitter la foule, les bruits et les frivolités pour se retrouver elle-même et donner un sens à sa vie.

Mais ce sens, le Christ seul peut le révéler entièrement, lorsque nous le suivons loin du bruit. Car sa voix, telle une brise légère, n’est perceptible que lorsque les sens et le monde se taisent. Son invitation prend les accents d’une mère qui apprend à son enfant à faire les premiers pas dans la vie…

Suivons-le donc, nous aussi, à l’exemple d’Antoine, et de François.

 

Updated on 06 Octobre 2016