Jésus acccueille les pécheurs

14 Février 2007 | par

La Parole de Dieu

Les publicains et les pécheurs s’approchaient de Jésus pour l’entendre. Et les pharisiens et les scribes de murmurer : « Cet homme, disaient-ils, fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux »…
(Lc 15, 1-2)

La Parole de saint Antoine

Ils s’approchaient de Jésus. Nous lisons dans le premier livre de Samuel que tous les gens en détresse, ceux qui avaient des créanciers et tous les mécontents se rassemblèrent autour de David, et il devint leur chef. David, c’est le Christ. Auprès de lui se rassemblent ceux qui sont dans la détresse des tentations ou qui ont des péchés mortels. Et Jésus sera leur chef. 

Ils s’approchaient de lui pour l’entendre. Jésus accueille les pécheurs lorsqu’il leur infuse la grâce de la réconciliation. « Le père, dit Luc, courut se jeter au cou de son fils et l’embrassa. » Le baiser du père signifie la grâce de la réconciliation divine.

Et les pharisiens et les scribes de murmurer. Ils se trompent doublement, parce
qu’ils se croient justes, alors qu’ils sont orgueilleux ; et parce qu’ils croient les autres coupables, alors qu’ils ont déjà fait pénitence.

Cet homme, disaient-ils, fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux. On dit dans le même livre de Samuel qu’Absalom alla chez le roi David, se prosterna devant lui, et le roi embrassa Absalom. Le pénitent s’approche de Dieu par la confession, se prosterne devant lui par la satisfaction se retenant méprisable et indigne. Aussi Dieu le reçoit-il par un baiser de réconciliation.

Le pécheur peut donc dire avec le psaume : « Tourne-toi vers moi avec un regard de miséricorde, toi qui as regardé Pierre et pardonné ses péchés. Je suis pauvre et vide, pour que tu me remplisses. Vois mon malheur, et efface mes péchés. »

 
Pour aller plus loin
Ce passage de Luc introduit les paraboles de la brebis égarée et de la drachme perdue que l’on lisait dans l’ancienne liturgie. Selon son habitude, Antoine décrit la double démarche de Jésus accueillant les pécheurs et du pénitent qui s’approche de Dieu, en composant sa toile avec trois éléments qui ont un même thème commun : les récits de l’Ancien Testament, le comportement de Jésus et les actes du pénitent.

A l’Ancien Testament, il emprunte la démarche des nécessiteux qui cherchent protection et aide auprès du roi David. Ce geste évoque l’enfant prodigue de retour de sa vie de débauche et de misère. Et de même que David pardonne à son fils meurtrier de son demi-frère, le père donne au fils prodigue l’affectueuse et émouvante accolade paternelle.

Devant tant de bonté, le pécheur qui reconnaît ses erreurs ne peut plus hésiter : il peut, lui aussi, demander aide et protection contre ce qui en lui et autour de lui le porte au péché, avouer ses fautes dans le sacrément de réconci-
liation et repartir vers une vie toute nouvelle.

Et cette confiance n’est pas le fruit d’un raisonnement abstrait : elle engage l’homme tout entier, sa volonté et son cœur, et éclate en une prière, pleine de confiance en Dieu qui est miséricorde et qui remplit le cœur de ceux qui désormais mettent en lui seul leur confiance : « Seigneur, vois donc mon malheur, et efface mes péchés. »

Updated on 06 Octobre 2016