Jésus Christ, Roi de l’Univers

Le 24 novembre, nous fêtons la solennité du Christ-Roi. Si la dimension royale du Christ a souvent tendance à s’estomper au profit du Christ maître ou ami, certains gardent intacte la dévotion à la Royauté de Jésus et la placent au cœur de leur vie.
24 Novembre 2019 | par

Xavier n’a pas peur du « qu’en dira-t-on » et du regard de ses collègues. Sur son profil public LinkedIn (un réseau social professionnel prisé et fréquenté par le plus grand nombre), ce directeur des ressources humaines (DRH) écrit explicitement son engagement en faveur du « rétablissement du règne [du Seigneur] dans la Cité ». De quoi secouer les âmes un peu endormies et interpeller celles qui ne croient ni à Dieu ni à diable.
Ce père de cinq enfants — « dont l’aîné est au ciel » — assume complètement ses propos. Contacté par téléphone, il explique : « Jésus n’a pas dit qu’Il ne devait régner qu’au Ciel. D’ailleurs à chaque fois qu’on récite le Notre Père, on demande que “[Sa] volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel”. Ça, j’ai l’impression qu’on l’oublie bien souvent ! ».

« Tout rapporter à Jésus »
La figure du Christ-Roi tient une place essentielle dans la vie de ce père de famille qui cite la maxime de sainte Jeanne d’Arc comme principe essentiel de vie chrétienne et citoyenne : « Dieu, premier servi ».
C’est ainsi que dans sa vie d’époux, de père et de travailleur, il s’efforce de « tout rapporter à Jésus ». « Dans chaque action que je mène, dans chaque décision que je prends, Jésus est-il d’accord ? À l’aune de cette question, chacun peut se demander s’il contribue ou non, au rétablissement du règne de Jésus ici-bas », affirme le sexagénaire.
Ce DRH rapporte ainsi qu’il a été conduit au cours de sa carrière à prendre des décisions « difficiles », notamment lors de plans sociaux d’entreprises. « Des gens se sont retrouvés à la rue, mais on a pu sauvegarder des entreprises et donc sauver, en fin de compte, des emplois. Quand on s’efforce de rapporter chacune de nos décisions personnelles ou professionnelles au Christ-Roi, la finalité de nos actes est éclairée et on peut ainsi mieux discerner la position juste. »
Pourtant, notre interlocuteur sait qu’il n’est pas parfait et que l’homme reste homme, c’est-à-dire faible et pécheur. « Le sacrement de pénitence est là pour nous aider car le péché entrave notre liberté », affirme-t-il. Alors qu’il approche de la retraite, la foi engagée de ce spécialiste du management de transition interpelle sur le rôle et la place des chrétiens en ce monde.

Inculquer la primauté du Ciel
De son côté, Marie-Hélène reconnaît que « le Christ-Roi est un sujet qui [la] touche ». Cette mère et grand-mère, installée avec son mari dans le Morbihan, en Bretagne, s’est toujours appliquée à reconnaître en Jésus, le chef et le roi. « La transmission de la foi à nos enfants a toujours été une priorité », affirme cette mère de cinq enfants. « On a tenté de leur inculquer la primauté du Ciel et de leur montrer qu’ils ne pouvaient ordonner leurs vies que par rapport à Dieu », explique-t-elle.
Jeunes mariés, le couple avait ainsi voulu placer formellement Dieu au cœur de leur foyer en y intronisant le Sacré-Cœur de Jésus. « C’était un moyen pour que le Christ nous protège et que sa royauté se manifeste spirituellement et temporellement dans notre foyer », raconte Marie-Hélène. Et depuis bientôt trente ans, le couple renouvelle chaque année sa consécration. « Ce n’est pas une pratique évaporée, souligne-t-elle. Nous tâchons de l’incarner au quotidien. »
Si cela n’empêche pas de connaître les difficultés que traverse chaque famille, c’est en tout cas la façon qu’a trouvée le couple d’inscrire la foi au cœur de sa vie. « Ce n’est pas une superstition. C’est simplement remettre les choses dans l’ordre », souligne la quinquagénaire. Mais, poursuit-elle, « la royauté que Jésus veut inscrire dans le monde est une royauté d’Amour. Cela demande donc une conversion du cœur et celle-ci doit avoir des conséquences temporelles ».

Jésus, un ami ou un roi ?
Souvent, on considère Jésus seulement comme un ami ou un frère plutôt que comme un roi. L’imaginaire moderne a en effet terni la figure royale. Pourtant, à y regarder de plus près, nos « défenses naturelles » ne devraient pas résister à la royauté de Jésus.
Le père Marc Passas, directeur de la maison des Coopérateurs Paroissiaux du Christ-Roi (CPCR), à Chabeuil, dans la Drôme, éclaire la double dimension ami/roi qui caractérise le Christ : « On ne peut séparer ces deux aspects, il y a compénétrations des réalités. Jésus est réellement roi mais c’est un roi accessible qui se met à nos pieds pour nous laver les pieds », indique-t-il en évoquant la dernière Cène.
Lors de la solennité du Christ-Roi, l’année dernière, le frère Dominique Joseph, prêtre de la famille de Saint-Joseph, rappelait même dans son homélie que, dès les débuts de l’Église, les premiers chrétiens faisaient cet acte de foi : « Jésus est roi ». Pour le prédicateur, cette solennité qui clôture l’année liturgique et en ouvre une nouvelle est « l’occasion de s’approprier ce cri de joie très ancien : Jésus est roi ! Jésus est vainqueur ! »
Le dimanche 24 novembre sera donc l’occasion de redécouvrir la dimension royale du Christ en qui tout se récapitule. Une aubaine liturgique pour les familles et pour tous ceux qui sont engagés dans la vie sociale ou professionnelle.

Updated on 24 Novembre 2019
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