Joie de Noël

16 Novembre 2010 | par

La Parole de Dieu

Il y avait dans cette même région des bergers

qui veillaient et gardaient leurs troupeaux

durant les veilles de la nuit.



L’Ange du Seigneur s’approcha,

et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière.

Ils furent saisis d’une grande crainte,

mais l’Ange leur dit :



« Ne craignez pas,

car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle,

une grande joie pour tout le peuple :

aujourd’hui vous est né un Sauveur

dans la ville de David.

Il est le Messie, le Seigneur ».

(Lc 2, 8-11).





La Parole de saint Antoine

Les veilles sont appelées gardes ou postes (de garde).

Anciennement les Romains divisaient la nuit en quatre vigiles et gardaient la ville à tour de rôle.

La nuit, c’est la vie présente où nous avançons à tâtons, ne voyons pas clair dans nos consciences et trébuchons dans les sentiments de nos cœurs.

Celui qui veut garder sa ville la nuit, doit veiller durant quatre vigiles. La première, c’est l’impureté de notre naissance ; la deuxième, la malice de notre péché ; la troisième, la misère de notre pèlerinage terrestre ; la quatrième, la pensée de la mort. Dans la première, il doit se mépriser ; dans la deuxième, se mortifier ; dans la troisième, pleurer ; dans la quatrième, craindre. Heureux les bergers qui défendent ainsi le troupeau de leur vie. C’est à eux qu’est annoncée la joie de la Nativité d’aujourd’hui.

À propos de cette joie, Sarah, à la naissance d’Isaac dit : « Dieu m’a donné de quoi rire, tous ceux qui l’apprendront riront avec moi » (Gn 21, 5-6). Sarah est la figure de Marie. C’est à elle que Dieu a donné le rire aujourd’hui, c’est d’elle qu’est né notre rire, le Christ. Rions donc et réjouissons-nous, car Dieu nous a donné la raison de rire et de nous réjouir avec elle : « Aujourd’hui, vous est né un Sauveur ».

Si quelqu’un était au seuil de la mort ou dans une prison très dure, et on lui annonçait : il y a là quelqu’un

qui va te délivrer, ne rirait-il pas ?

Ne se réjouirait-il pas ? Certainement. Réjouissons-nous donc, dans une conscience pure et un amour sans feinte, car aujourd’hui un Sauveur nous est né, qui nous délivrera du pouvoir du démon et de la prison de l’enfer.



Pour aller plus loin

Ce passage de Luc est lu, comme au temps d’Antoine, au cours de la messe de la nuit de Noël. Une nuit que François a voulu célébrer avec grande joie et profonde émotion à Greccio et qu’Antoine lui-même évoque avec le beau motif de la joie. Une joie que peuvent goûter seulement ceux qui ont d’abord gardé soigneusement leurs pensées de toute préoccupation inutile, ont conformé leurs comportements à la forme de l’Évangile, les ont purifiés de tout égoïsme et se sont mis, dans la méditation et la prière, en attitude d’attente du Sauveur. Car, une nuit de Noël se prépare. Le temps de la fête familiale doit être rythmé des quatre grands silences qu’Antoine compare aux quatre veilles de la nuit et qui constituent une véritable révision de notre vie, de la naissance à la mort. Avec une tonalité quelque peu sévère, selon la spiritualité de son temps, mais qui protège des illusions et ouvre tout grand l’espace de notre cœur.

Selon son habitude, Antoine relie le texte de Luc à un passage parallèle de l’Ancien Testament, la naissance d’Isaac, dont le nom signifie “rire” et qui a été motif de joie pour sa mère Sarah, pour sa famille et pour tous ceux qui se réjouiraient avec elle. Alors, pourquoi ne pas rire, avec grande joie, non bruyante ni folle, mais profonde et intime, pour la naissance de Jésus, qui nous sauve du mal et nous donne la vie ?

Apportons donc la joie de la libération et de l’espoir à tous ceux qui sont encore victimes du désespoir, du découragement, des jalousies, de la haine et des persécutions. Jésus est notre joie !

Updated on 06 Octobre 2016