Joyeuses Pâques, malgré tout !

 « Le Christ s’est comporté comme la tourterelle qui, en hiver, descend vers les vallées et, entièrement déplumée, établit sa demeure dans les troncs creusés des arbres. Mais en été, elle s’en retourne sur les montagnes.
Jésus, dans l’hiver de l’infidélité et la rigueur de la persécution du démon, descendit dans le sein de la Vierge et vécut dans notre monde, pauvre et méprisé, comme un oiseau sans plumes.
“La voie de la tourterelle, dit le Cantique, s’est fait entendre dans notre pays” (Ct 2,12).
Le cri de la tourterelle est gémissement et plainte.
Le Christ est descendu gémir et pleurer – on dit qu’il n’a jamais ri – pour nous apprendre à gémir et à pleurer. “La voie  de la tourterelle, du Christ, s’est donc fait entendre dans notre pays, lors­qu’il a dit : Faites pénitence” . (Mt 3,2).
Mais lorsque survint l’été et s’enflamma la chaleur de la Passion, il revint à la montagne, c’est-à-dire vers le Père. “Je m’en vais, dit-il, vers Celui qui m’a envoyé, et aucun d’entre vous ne m’interroge : Où t’en vas-tu ?” (Jn 16,5).
Interrogeons le Christ et demandons-lui par quelle voie il va vers le Père. Il nous répondra : par la voie de la croix : Ne fallait-il pas que le Christ souffrît pour entrer dans sa gloire ? (Lc 24,26). »

(Extraits des Sermons de saint Antoine pour le IVe dimanche après Pâques.)

Lorsque vos lettres, chers lecteurs, font état des croix qui pèsent sur vos épaules – nous en recevons chaque jour de nombreux témoignages – je pense spontanément aux paroles de saint Paul aux Romains : « J’estime que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit être révélée en nous » (Rm 8,18). Parce que les souffrances sont de ce temps, commente saint Antoine, elles ne sont pas proportionnées à ce qui est promis, car elles sont légères et passagères.
La souffrance passe, tandis que la gloire demeure pour les siècles des siècles. »
Vivons donc les moments difficiles de la vie et du monde que nous traversons, le regard tourné vers la vie et la résurrection. C’est bien cette assurance qui nous fait dire du fond du cœur