La famille Roumanoff

15 Septembre 2006 | par

Quelle serait la définition de la famille, selon vous ?
Katherine : C’est le point de départ, qui se joue plus ou moins bien, selon le contexte d’amour potentiel. Enfant désiré, supporté, haï. Amour sensible, intelligent, ignorant. Quand ça se passe bien, on peut alors parler de lieu de confort, d’affinité, de refuge, d’échange. Il n’y a pas deux familles identiques, et évidemment rien n’est acquis. Ni définitif, c’est toujours en mouvement.
Patrick : Avant c’était mon papa, ma maman et mes soeurs. Maintenant c’est moi le papa, alors ma famille aujourd’hui, c’est aussi ma femme et mes enfants. En réalité, ce sont les gens avec qui je peux partager mes joies et mes soucis, qui sont proches de moi, malgré les kilomètres. (Patrick vit en Australie)
Colette : C’est un lieu d’expression, de confiance et de confort.
Daniel : Un lieu de compréhension et d’entraide réciproque.

Pourquoi avoir accepté de parrainer, en famille, la Fête des Familles ?
Daniel : Pour faire plaisir à notre fille Katherine !
Katherine : Comme une fête, c’est l’occasion de se retrouver, de réfléchir à nos liens, d’échanger et d’avancer. C’est aussi pour ma part une forme de reconnaissance vis-à-vis de mes parents. De dire : « Voilà tout ce que vous m’avez apporté. Vous m’avez permis de grandir, vous m’accompagnez encore. Merci. »
Colette : Nous avons accepté, ensemble, parce que, pour nous, la famille est “multi-relationnelle”. Nous y avons aussi des relations de travail, de complicité artistique.
Patrick : Parce que la famille, c’est important, surtout lorsque l’on est à l’autre bout de la planète.

Comment présenteriez-vous la vôtre, de famille ?
Katherine : Une famille où chacun est encouragé par les autres à être soi-même et à aller au bout de soi-même.
Daniel : Une famille ordinaire, dans laquelle il est apparu que les enfants ont chacun beaucoup de talent dans leurs domaines respectifs.
Colette : Une famille où les relations de personne à personne se tissent deux à deux, plus que tous ensemble. Donc, ce n’est pas un groupe, mais un ensemble de relations interpersonnelles.
Patrick : C’est aujourd’hui, ma famille ici : une maman anglophone et un papa francophone et plein d’enfants bilingues. Beaucoup d’amour, de câlins et de bisous, et des histoires, le soir avant de s’endormir.

Quelle place tient-elle dans votre vie et pourquoi ?
Patrick : Ma famille occupe la place n°1 ! C’est avec eux que je veux être. C’est d’eux que je me sens proche : pas besoin de tout expliquer, tout est (presque) clair et sans détour.
Colette : Très importante, j’y ai mes meilleurs amis et amies.
Katherine : Je suis restée très proche de la famille, de mes parents. Car mes parents ont été et sont toujours, à l’occasion, un guide pour moi. Leur expérience, leur regard m’ont toujours éclairé. Parvenue à l’âge adulte, j’aime maintenant apporter ce que je suis, partager leur présence. Avec mon époux, nous avons créé notre propre famille. Elle occupe le centre de notre vie. Elle se veut lieu d’harmonie, point de départ de l’épanouissement personnel.
Daniel : Elle a une place importante, voire essentielle, parce que nous nous réjouissons des succès de chacun de nos enfants.

Vous avez des personnalités différentes, des orientations professionnelles, intellectuelles, voire spirituelles différentes, alors qu’est-ce qui vous rassemble ?
Colette : Ce qui nous lie, c’est un ensemble de valeurs concernant justement la famille, comme lieu de relations privilégiées, et un désir partagé de s’améliorer sans cesse et de vivre en harmonie.
Daniel : Malgré les différences, nous avons beaucoup de choses en commun et nous acceptons dans toute la mesure du possible les choix de vie de chacun.
Patrick : Les différences, ça rassemble. Si tout le monde était pareil, ce serait ennuyeux !
Katherine : Le lien qui nous rassemble est changeant, et il est toujours à renouveler.

A quel(s) moment(s) vous retrouvez-vous ?
Colette : Nous nous retrouvons plutôt en tête-à-tête qu’en groupe.
Katherine : Je n’aime pas beaucoup les fêtes de famille, car les échanges sont imposés et sont souvent superficiels. Je préfère les tête-à-tête, pour des échanges plus riches. Avec ma mère Colette et ma sœur Valérie, nous nous retrouvons pour travailler ensemble. Avec Anne, nous nous rencontrons auprès de nos parents. Nos enfants sont aussi un lien.
Patrick : Dès que l’on peut, sur Internet, on se parle en se regardant. Et les enfants viennent dire bonjour.
Daniel : Souvent en été, dans notre maison familiale.

Quels sont vos moments préférés en famille ?
Patrick : Le petit déjeuner, le repas du soir, et bien sûr l’histoire du soir.
Colette : Ils sont de toutes sortes, mais peu en groupe organisé. Ça peut être une visite de l’un ou l’autre, dans notre maison de Provence, par exemple.
Daniel : Quand les relations sont harmonieuses entre tout le monde.
Katherine : J’aime les retrouvailles, et les confidences, les repas… J’aime l’impression que chacun est heureux, que chacun trouve son compte, dans ce qu’il reçoit, ce qu’il fait et ce qu’il donne dans la vie, à l’extérieur et dans la maison.


QUESTIONNAIRE DE SAINT ANTOINE


Katherine, qu’évoque pour vous saint Antoine de Padoue ?
A vrai dire, il ne m’évoquait pas grand-chose, avant de me connecter sur Internet pour faire une recherche rapide. En quelques clics, j’ai pu visualiser son squelette ! J’ai trouvé aussi toutes les facilités pour me rendre à Padoue, faire dire des prières, participer financièrement à essayer d’alléger la misère du monde.


Connaissez-vous la ville du Saint ?
Non. Pas encore.


A quels moments vous sentez-vous le plus proche de Dieu ?
Quand je fais de la création. Je suis à la fois concentrée tout à mon travail et ouverte à l’inspiration.


Y a-t-il un lieu ou un moment qui favorise votre prière ?
Un moment de repos. De douce solitude. Où les événements, les contrariétés remontent à la surface et peuvent être libérées par la prière.


Où trouvez-vous votre force ?
Dans le désir d’accomplir, de réussir, de rencontrer, de réaliser.


Quel événement vous a rendu le plus heureuse cette année ?
La naissance de ma fille.


En quoi voyez-vous des raisons d’espérer ?
Je crois au changement qui est source d’espérance. Parce que tout change tout le temps, rien ne reste en place. Je crois au travail que l’on peut faire sur soi-même, pour changer justement des automatismes qui sont contre le mouvement naturel de la vie.

UNE FAMILLE ORDINAIRE
Les femmes, tout d’abord. Si l’aînée, Anne, comédienne humoriste, est la plus médiatisée, l’on connaît (un peu) moins le reste de la famille Roumanoff. Après le journalisme, la politique, la production de ballets, et la co-écriture des sketchs de sa fille aînée, Colette se consacre à la mise en scène en créant sa compagnie “Colette Roumanoff”. Elle adapte des contes de Perrault et met en scène les pièces de Molière qui font la part belle aux situations familiales les plus cocasses. Designer, Katherine est la spécialiste des tout petits (Dim Dam Doum), et crée aussi les costumes des spectacles de sa maman. Valérie, la benjamine, joue dans la troupe, et fait jouer des centaines de comédiens amateurs et passionnés avec son école parisienne, “Le cours Clément”.
Les hommes enfin, plus discrets. Féru de culture indienne, Daniel, le père, s’adonne à l’écriture en « psychanalyse et sagesse orientale », après avoir été cadre chez Rhône-Poulenc, créateur d’une société import-export qu’il a revendue. Son fils, Patrick, informaticien, est installé en Australie : il vit à Sydney avec sa petite famille, Natasha et ses trois enfants.
www.theatre.roumanoff.com
www.dimdamdoum.com
www.cours-clement.com

Updated on 06 Octobre 2016