La Jérusalem céleste selon saint Antoine

Jérusalem, cité de paix

Le mot Jérusalem, dit saint Antoine, signifie  vision de paix . Nous aurons cette vision, lorsque nous contemplerons le visage de Dieu pour l’éternité.

Goûtez donc et voyez comme le Seigneur est bon, dit le psaume (Ps 33,9). Goûtez le bonheur de la Jérusalem céleste… Quelle gloire que de louer Dieu d’une voix inlassable, de voir le visage de Dieu face à face, de contempler la divinité du Seigneur. Si vous savez bien goûter tout cela, vous sentirez vraiment combien le Seigneur est bon !

Un fleuve d’eau vive

 Le Seigneur m’a montré un fleuve d’eau vive, brillant comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l’Agneau, au milieu de la place de la cité  (cf. Ap 22,1-2).

Le fleuve symbolise l’éternité ; les eaux vives, la satiété ; le cristal brillant, la clarté ; le trône de Dieu et de l’Agneau, l’humanité glorifiée de l’homme. C’est cela la joie que nul ne vous ravira (cf. Jn 16,22).

Les trois Jérusalem

La Jérusalem spirituelle est triple : la première est l’Eglise militante ; la deuxième, l’âme fidèle ; la troisième, la patrie céleste. Dans la première, je dessinerai les articles de la foi ; dans la deuxième, les vertus de l’âme ; dans la troisième, les récompenses de la patrie céleste.

 Les portes de Jérusalem, répète Tobie dans son cantique, seront bâties en saphir et en émeraude ; en pierres précieuses seront tous tes murs. Les places de Jérusalem seront pavées de pierres blanches et pures et dans ses rues on chantera:  Béni soit le Seigneur qui l’a exaltée pour que son règne domine sur elle pour les siècles des siècles. Amen ! (cf. Tb 13,17-18).

- Eglise militante. Les quatre pierres désignent les quatre ordres de l’Eglise militante : les apôtres qui ont placé leur idéal dans le ciel ; les martyrs qui ont arrosé les nouvelles plantes de l’Eglise par leur sang ; les confesseurs qui se sont opposés comme un mur aux hérétiques ; et les vierges qui ont resplendi par leur pureté intérieure et extérieure. A leur exemple, les fidèles grandissent dans l’amour et servent le Seigneur.

- L’âme fidèle. Le mépris des réalités visibles et l’attente des invisibles leur ouvre les portes à la grâce de l’Esprit Saint. La patience les munit contre les difficultés de cette vie. La chasteté et l’humilité ornent leurs pensées et leurs cœurs pour chanter de toutes leurs forces Alléluia, gloire à Dieu. La symphonie est parfaite lorsque les actes correspondent à la pureté des pensées.

- La Jérusalem céleste. Le saphir signifie la contemplation de la Trinité et de l’Unité de Dieu. L’émeraude, la vision joyeuse de toute l’Eglise triomphante. La pierre précieuse, la jouissance de la gloire éternelle. La pierre blanche et pure, la double glorification de l’âme et du corps.

Lorsque tous les saints possèdent ces joies, ils chanteront Alléluia par toutes les rues de Jérusalem. Les rues de Jérusalem sont les demeures dont parle Jésus : Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures (Jn 14,2) dans lesquelles les saints chanteront sans jamais se fatiguer : Alléluia, louange et gloire.

Eglise militante. Les pierres désignent les ordres de l’Eglise : les apôtres, les martyrs, les confesseurs et les vierges.