La paresse

22 Juin 2005 | par

La parole de Dieu
Va voir la fourmi, paresseux ! Observe ses mœurs et deviens sage : elle qui n’a ni magistrat, ni surveillant ni chef, durant l’été elle assure sa provende et amasse, au temps de la moisson, sa nourriture. Jusqu’à quand, paresseux, resteras-tu couché ? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ?

Près du champ du paresseux j’ai passé, près de la vigne de l’homme court de sens. Or voici : tout était monté en orties, le chardon couvrait la surface, le mur de pierre était écroulé. Ayant vu, je réfléchis, ayant regardé, je tirai cette leçon : « Un peu dormir, un peu s’assoupir, un peu croiser les bras en s’allongeant, et, tel un rôdeur, viendra l’indigence et la disette, comme un mendiant ! » (Pr 6,6-9 ; 24,30-34).

La parole de saint Antoine
Dans l’âme, aussi, il faut toujours faire quelque chose, afin qu’il n’arrive pas ce que dit Salomon dans les Proverbes : « Près du champ du paresseux j’ai passé. Or voici que tout était couvert d’épines. » Là où il y a la torpeur de la paresse, poussent aussitôt les épines des pensées mauvaises. C’est pourquoi, avec la semence de la prédication, l’âme doit être semée, plantée des arbres des vertus, aménagée en pâturages, en désirs de la vie éternelle et ornée de différentes fleurs, les exemples des saints. Si ce champ est cultivé de cette manière, le Seigneur dira de lui : Oui, voilà, l’odeur de mon fils est comme l’odeur d’un champ fertile que Dieu a béni.

L’agriculteur représente le prédicateur qui, à la sueur de son front, avec le sarcloir de la parole, cultive le champ, les âmes des fidèles, et puisqu’il cultive le champ du Seigneur, il est en droit d’attendre le fruit de la terre, c’est-à-dire la vie éternelle. Entre temps, il doit travailler patiemment jusqu’à ce qu’il reçoive « la pluie du printemps de la grâce en cette vie et la pluie de l’automne de la gloire dans le futur ».

Pour en savoir plus
La paresse qu’il nous arrive d’expérimenter, nous aussi, peut cacher des motivations très diverses : recherche de tranquillité à tout prix, parce que nous n’osons pas risquer. Fuite de tout ce qui n’entre pas dans nos propres schémas. Manque de courage pour affronter la vie par crainte de ne pas être à la hauteur. Peu d’enthousiasme dans notre travail parce que nous ne nous estimons pas suffisamment. Nous ressemblons souvent à des bonsaïs, beaux à voir, mais placés hors de la portée de notre vie. Nous avons toutes les caractéristiques pour être des personnes normales, et pourtant nous restons rachitiques et petits, tout simplement parce que nous sommes paresseux dans la croissance et dans la vie ! Nous permettons aux pensées négatives de peupler notre cœur au point de nous demander si nous ne nous sommes pas trompés en tout, à commencer par notre naissance ! N’arrivons-nous pas ainsi à « goûter l’enfer » avant l’heure, éprouvant sans cesse tristesse et dégoût pour la vie ?

Or, on peut sortir de ces états dépressifs ! Outre ce que suggère notre Saint, nous pouvons nous éduquer, avec l’aide de personnes compétentes, à accepter les limites de notre existence ; à entourer de bienveillance notre propre vécu ; à nous donner le droit de nous tromper ; à nous proposer une mesure en toute chose, pour devenir des arbres plantés le long des cours d’eaux de la vie !

 

Updated on 06 Octobre 2016