La semence

14 Décembre 2005 | par

La Parole de Dieu
Le semeur est sorti pour semer.
Et comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin,
et les oiseaux sont venus tout manger.
D’autres sont tombés sur les endroits pierreux
où ils n’avaient pas beaucoup de terre ;
et aussitôt ils ont levé, parce qu’ils n’avaient pas de profondeur de terre ;
mais une fois le soleil levé,
ils ont été brûlés et, faute de racine, se sont desséchés.
D’autres sont tombés sur les épines,
et les épines ont monté et les ont étouffés.
D’autres sont tombés sur la bonne terre et ont donné du fruit,
L’un cent, l’autre soixante, l’autre trente.
Entende qui a des oreilles !
(Mt 13, 3-9)


La Parole de saint Antoine
Le semeur, c’est le Christ. La semence, la parole de Dieu.
En ce monde, il fit trois sortes de semailles : la sainteté d’une vie exemplaire, l’annonce du règne des cieux et l’accomplissement des miracles.
Toute la vie du Christ est appelée « année de pardon et de miséricorde ». En effet, comme dans une année il y a quatre saisons : l’hiver, le printemps, l’été et l’automne, ainsi dans la vie du Christ il y a eu l’hiver de la persécution d’Hérode, à cause de laquelle il s’enfuit en Egypte ; le printemps de la prédication : alors apparurent les fleurs, c’est-à-dire les promesses de la vie éternelle. Il y eut l’été de la Passion : pendant qu’il était suspendu à la croix, il méditait de quelle manière il condamnerait le démon et arracherait de son pouvoir le genre humain. Il y eu enfin l’automne de sa Résurrection, dans laquelle, après avoir vanné les balles de la culpabilité et la poussière de la mortalité, son humanité, unie au Verbe, glorieuse et immortelle, fut recueillie dans le grenier, c’est-à-dire à la droite de Dieu le Père.

Pour aller plus loin
S’ouvre, avec cette nouvelle année que le Seigneur nous donne, un temps dans lequel le Christ sort, une fois encore, semer dans le champ de notre vie. C’est une saison toute neuve où nous attendent l’hiver, le printemps, l’été et l’automne. Ce sont les rythmes normaux des saisons, les passages inévitables, et providentiels, de notre existence humaine, image vive du cours inexorable du temps. Un cours qui peut être vécu — c’est notre souhait à tous — sur l’exemple du Christ dans l’épreuve de l’hiver, la joie du printemps, la fatigue de l’été et le but automnal de la résurrection, comme nous le suggère très justement saint Antoine.
Pour que cette “année de grâces” puisse se réaliser pour nous aussi, il est nécessaire que le temps ne s’écoule pas sur le « chemin de la superficialité », où les « oiseaux » de l’hypocrisie et de la banalité peuvent facilement venir gâcher le meilleur de nos espérances.
Ni dans un « endroit pierreux » où notre cœur devient incapable de s’émouvoir face aux nécessités du pauvre et du frère en difficulté.
Ni « sur les épines des préoccupations inutiles », où il n’y a pas d’espace pour s’élever vers de justes et saintes perspectives, mais « sur la bonne terre » de notre responsabilité et de l’engagement généreux pour la construction du bien et de la paix : entre nous, dans nos familles, dans le petit ou vaste champ où le « divin Semeur » veut essayer encore de jeter avec largesse et magnanimité la semence de sa Parole.
Saint Antoine nous invite à ne pas perdre cette bonne occasion !

Updated on 06 Octobre 2016