L’Arcella, témoin privilégié du 13 juin

17 Mai 2016 | par

En juin, ce sont des milliers de pèlerins qui affluent à Padoue pour célébrer la mort de saint Antoine, mais c’est sans compter sur le sanctuaire de l’Arcella qui a accueilli son dernier soupir.

Dans les jours qui précèdent le 13 juin, de nombreuses célébrations commémoratives sont en effet organisées par les communautés de la basilique Saint-Antoine, de Camposampiero et de l’Arcella, les protagonistes des dernières heures vécues par celui qui y est familièrement appelé « le Saint de Padoue » ou, tout simplement, « le Saint ». L’histoire qui relie ces trois communautés franciscaines prend place alors que, sentant sa vie lui échapper, le frère Antoine émet le désir de vivre ses derniers instants à Padoue, dans la petite église des sœurs de Sainte-Marie-Mère-de-Dieu où il aimait tant prier.

 

De Camposampiero à Padoue, en passant par l’Arcella

Depuis Camposampiero où sa maladie l’avait contraint à aller se reposer pendant le Carême de 1231, ses frères entreprirent de lui faire parcourir la vingtaine de kilomètres qui le séparait de Padoue en l’allongeant sur une charrette tirée par des bœufs. Ce voyage mit à rude épreuve le corps affaibli et malade du jeune homme. Ainsi, avant-même de franchir les murs de la ville, ses frères durent se résoudre à demander asile au monastère le plus proche ; celui des clarisses que saint François avait aidé à fonder en 1220. C’est là que le jeune frère de 36 ans ferma les yeux le 13 juin 1231. La nouvelle de sa mort se répandit rapidement et, bien qu’il fût apporté dans la petite église quelques jours plus tard, la cellule dans laquelle il avait expiré fut gardée intacte en mémoire de son passage. Elle est aujourd’hui au cœur du sanctuaire construit et agrandi au fil des siècles en son honneur. Autrefois située en pleine campagne, elle donne aujourd’hui son nom au quartier de la ville qui l’englobe : l’Arcella, qui fait allusion à la cella, la cellule qui fut honorée des derniers instants de vie de saint Antoine.

Saint Antoine à l’Arcella

Autour des frères, la communauté paroissiale est extrêmement dynamique et vivante. Elle œuvre pour faire connaître et vivre la sagesse et la foi de « leur » Saint. Ainsi, comme l’explique le frère Giambattista de la communauté de l’Arcella, « outre les œuvres de charité et les initiatives communautaires comme les kermesses et célébrations qui fédèrent de nombreux dévots, toute la communauté rattachée au sanctuaire vit les jours précédant la date anniversaire de la mort de saint Antoine au rythme de ses dernières heures. Deux initiatives marquent en particulier ces journées commémoratives. La première est organisée deux samedis avant le 13 juin. Environ un millier de pèlerins partent à pied du sanctuaire de Camposampiero dans la nuit du samedi, vers 23h30, pour parcourir les 23 km effectués par saint Antoine. Une nuit de marche, de prières et de pauses de réflexions qui les amène à 6h du matin au sanctuaire de l’Arcella où ils célèbrent la mort du Saint et se restaurent avant de reprendre leur marche pour effectuer les trois derniers kilomètres, ceux que le frère Antoine aurait tant souhaité réaliser. » Ils concluent ainsi leur pèlerinage en célébrant l’eucharistie dans la Basilique qui sert désormais d’écrin autant au Saint de Padoue qu’à la petite église, aujourd’hui transformée en chapelle : la fameuse chapelle de la Vierge Noire.

Le second temps fort est vécu le 12 juin au soir grâce à une reconstitution historique de la mort de saint Antoine. Plusieurs milliers de dévots participent à la procession qui parcourt le dernier kilomètre du Saint encore en vie. Des enfants en costumes ouvrent le cortège, symbolisant les enfants qui annoncèrent la mort de saint Antoine en criant « Le Saint est mort ! Saint Antoine est mort ! », avant même que ne soit ouvert son procès en canonisation. Des bœufs les suivent, tirant une charrette sur laquelle est déposée une sculpture de saint Antoine gisant. Viennent ensuite les frères franciscains des trois communautés, les membres de différentes confréries, de nombreux musiciens, figurants et dévots venus parfois même de loin pour prendre part à cette marche aussi festive et populaire que recueillie et solennelle. Un concert de cloches accueille l’arrivée du cortège au sanctuaire et une célébration rappelle le moment où le modeste frère Antoine a scellé à jamais son destin et son nom à ceux de la ville de Padoue. 

Le saviez-vous ?

Si vous passez par l’Arcella, n’hésitez pas à contacter les frères qui seront heureux de vous présenter la cellule de saint Antoine (parrocchiaarcella@gmail.com). Programmez aussi de venir vivre la kermesse des noix, début septembre : le quartier se transforme alors en un bourg médiéval et les paroissiens en artisans et cavaliers des temps jadis. On y comprend mieux la manière dont vivaient les frères aux temps de saint Antoine et saint François.

 

 

Updated on 07 Octobre 2016
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