L'avarice

26 Septembre 2005 | par

LA PAROLE DE DIEU
A l’homme mesquin ne sied pas la richesse,
Et pour l’homme cupide à quoi bon de grands biens ?
Qui amasse en se privant amasse pour autrui,
de ses biens d’autres se repaîtront.
L’homme jaloux n’est pas content de ce qu’il a,
la sotte cupidité dessèche son âme.
Mon fils, si tu as de quoi, traite-toi bien,
et présente au Seigneur les offrandes qu’il demande.
Ne te refuse pas un jour heureux,
ne laisse rien échapper d’un légitime désir.
Ne laisseras-tu pas à d’autres ta fortune ?
Et tes biens ne seront-ils pas partagés entre les héritiers ?
(Sir 14, 3-16, passim)

LA PAROLE DE SAINT ANTOINE
L’avarice ronge l’esprit, tel un ver rongeant un vêtement. La mite est appelée en latin tinea, parce qu’elle tient, s’accroche au vêtement, s’y fixe et le ronge. De la même manière, l’avarice ronge l’esprit de l’avare et le pousse à s’enrichir toujours plus, mais, le malheureux, plus il s’enrichit plus il a faim. Saint Bernard dit : « Le cœur de l’homme ne se rassasie pas autrement d’or que son corps d’air. » Et le philosophe : « Quel mal peux-tu souhaiter à un avare si non de vivre longtemps ? » Et encore : « L’avare ne peut rien faire de bien sinon mourir. »
Et quelle angoisse plus grande que d’être prisonnier dans un abîme et d’être recouvert par une mite ?

POUR ALLER PLUS LOIN
De toute évidence, l’avarice est le plus sot des sept vices capitaux. En effet, l’avare perd au moment même où il veut tout embrasser. Il sait dire seulement : « Donne ! donne ! » et jamais « Assez ! » Il attrape et garde jalousement tout ce qu’il possède, incapable de partager. Ce qui étonne encore plus, c’est que l’avare n’est même pas capable de se donner à soi-même ! Par crainte de rester sans rien, il s’empêche de jouir de ce qu’il possède. Il est tellement accroché à ses richesses qu’il apparaît le plus pauvre parmi les pauvres : assis sur un trésor qu’il défend avec acharnement, il réprime continuellement tout désir de vivre heureux. « Celui qui est dur pour soi-même, pour qui sera-t-il bon ? Il n’y a pas homme plus cruel que celui qui se torture soi-même, c’est là le salaire de sa méchanceté » (Si 14,5-6).
La tradition juive affirme que « Dieu nous demandera compte des biens dont nous n’aurons pas joui ». Il ne s’agit pas tant de se livrer aux plaisirs de manière effrénée et exagérée que de savoir se servir avec équilibre et avec juste mesure de ce que Dieu a créé pour le bonheur des ses enfants. Celui qui vit de manière gratuite reconnaît que ce qu’il possède vient de la bénédiction du Seigneur, sait en jouir avec équilibre et modération, et le remet même en circulation en le partageant avec les autres. Nous avons reçu gratuitement, rendons gratuitement ! (Mt 10, 8)

 

Updated on 06 Octobre 2016