Le catéchuménat : un chemin de liberté

16 Février 2020 | par

Par la voix de l’évêque du diocèse — ou de son délégué — il est demandé aux catéchumènes s’ils sont définitivement disposés à se préparer à recevoir durant la nuit du Samedi Saint — ou pendant le temps pascal — les trois sacrements de l’initiation chrétienne : le baptême et sa confirmation, donnés une seule fois, puis la première Eucharistie, appelée à être régulièrement répétée. Si leur réponse est positive, leur nom est alors inscrit dans le livre des catéchumènes qui porte ainsi la trace de leur démarche, avant l’inscription dans le registre des baptêmes.

Le Carême : préparation au baptême
Dans l’Église primitive, la période des 40 jours précédant la fête de la Résurrection a été instaurée comme moment ultime de cheminement des catéchumènes vers le baptême. Le terme « Carême » signifie d’ailleurs quarante. Il s’agit d’une période d’une certaine durée comme les 40 ans d’exil du peuple d’Israël ou les 40 jours de tentation de Jésus dans le désert.
C’est pour cela que du 3e au 5e dimanche de Carême, les futurs baptisés vivent dans leur paroisse les célébrations dites des « scrutins » : Dieu scrute leur cœur et leurs intentions profondes pour les libérer de toute forme de mal, d’égoïsme ou de péché et recevoir l’eau vive (avec l’évangile de la Samaritaine, Jean 4), la lumière (l’aveugle-né, Jean 9) et la vie divine (la résurrection de Lazare, Jean 11). Les catéchumènes reçoivent également le symbole des Apôtres (en latin traditio, transmission) et le Notre Père (l’oraison dominicale) qu’ils sont priés de proclamer avec l’assemblée (redditio, ils rendent ce qu’ils ont accueilli en proclamant le Credo et en s’associant à la prière apprise par Jésus à ses disciples).

Faire écho
Le terme « catéchumène » vient du grec kata-echo signifiant « donner écho ». Ce sont des adultes ou des enfants qui ont entendu l’appel du Seigneur par l’intermédiaire de leurs proches, leurs familles, leurs communautés, leurs amis, et qui ont choisi d’y correspondre. De la sorte, l’appel décisif est précédé par un temps de première catéchèse, puis, après l’entrée en catéchuménat, par une période de formation, elle aussi marquée par des rites liturgiques en communauté. Ils sont alors des candidats (competentes, des « demandants » en latin) dans la recherche de la rencontre avec le Christ.

La mystagogie
Le Carême représente la deuxième étape, ou temps de purification et l’illumination. Suit, après la réception des sacrements de l’initiation, une troisième étape, dite de la mystagogie, c’est-à-dire de l’entrée progressive dans les saints mystères (du grec mysterion, mystère et agogô, conduire). Les catéchèses mystagogiques, dont certains Pères de l’Église ont laissé de magnifiques exemples (Ambroise de Milan, Cyrille de Jérusalem ou Jean Chrysostome), ont lieu habituellement durant les sept semaines du temps pascal, jusqu’au 50e jour après Pâques (sens du mot « Pentecôte »). Ainsi les nouveaux baptisés ou néophytes (jeunes pousses en grec) apprennent comment continuer de vivre au quotidien, tout au long de leur existence, de l’Esprit reçu.
Un magnifique parcours que chaque fidèle est invité à revivre et réactualiser à chaque Carême.

Updated on 16 Février 2020
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