Les fêtes de l'été

29 Juin 2004 | par

J’ose, en abordant l’été, employer le mot fête. On pourrait en douter, en effet, lorsqu’on pense aux drames de la canicule de l’été 2003. Mais nous osons espérer que ses tragédies ne se reproduiront pas, grâce aux mesures préventives prises par les pouvoirs publics, aux conseils délivrés par les météorologues, les psys et les médecins. Grâce surtout à nos sentiments d’humanité et à l’engagement que nous prenons d’entourer des plus grands soins nos anciens, nos parents, nos grands-parents, nos malades, et de jamais plus les laisser seuls, abandonnés, sans famille et sans nom… Les drames servent et nous émouvoir, mais surtout à devenir plus humains et plus chrétiens. Pour sa part, notre Messager s’y emploie en soulignant les liens entre les familles et dans les familles, et en montrant les images d’un nouveau bébé, d’un baptême, d’un nouveau couple, de noces d’or.

Mais le mot fête, en cet été 2004, est également riche d’autres résonances. Il y a tout d’abord la fête de la nature, dont témoigne, dans ce numéro, le botaniste Jean Pelt, avec son admiration pour la création et pour son Créateur. Il y a, pour ceux qui sont restés enfermés durant de longs mois de travail, la fête du repos, du grand air, des voyages et des retrouvailles. Il y a enfin la fête de la foi : celle qui célèbre, le 15 août, la glorification de Marie, montée au ciel auprès de son Fils ; et celle qui accueille, cette année, la visite du Pape Jean-Paul II à Lourdes. Il viendra, souffrant, pour communier à la souffrance des malades ; il viendra, tout exprès, pour célébrer les 150 ans de la proclamation, en 1854, de la plus grande gloire de Marie : son Immaculée Conception.

Permettez-moi d’ouvrir, ici, une parenthèse. Que signifie exactement cette grâce, unique, accordée à Marie ? Mis à part ceux qui étudient la théologie ou qui connaissent bien leur catéchisme, la plupart de nos contemporains, y compris ceux qui parlent à la télévision, ou qui se disent cultivés, confondent la virginité perpétuelle de Marie avec sa conception immaculée. Or, l’expression virginité perpétuelle signifie que Marie a gardé sa virginité, son intégrité physique et spirituelle, avant, pendant et après la naissance de Jésus. L’expression Conception Immaculée, en revanche, signifie qu’à sa propre naissance, elle n’a pas contracté la tache du péché qui affecte tout descendant d’Adam, et que, au cours de sa vie, elle n’a pas connu le péché qui marque tout être humain, car toutes ses pensées et tous ses actes, de sa naissance à sa mort, ont été conformes au dessein du Seigneur sur elle. Elle qui, lors de l’Annonciation, a pu se déclarer véritable « servante du Seigneur ».

Saint Antoine a été un chantre enthousiaste, amoureux et intarissable des gloires de la Vierge Marie, de son Ascension, du modèle qu’elle représente pour tous les chrétiens, et de la puissance de son intercession. Qu’il nous apprenne à la fêter, à la prier et à l’aimer avec la foi et l’amour par lesquels il l’a lui-même célébrée, priée et aimée.

Updated on 06 Octobre 2016