Les vocations : réalisme et espoir

24 Mars 2005 | par

Face à la diminution du nombre de prêtres, de religieux et de religieuses, faut-il s'arrêter au constat de crise, analyser les causes, imaginer des solutions ? La Journée de prière pour les vocations du 17 avril nous offre des raisons pour repartir avec confiance.

C'est vrai ! La simple lecture des statistiques laisse perplexe : 902 entrées au séminaire en 1966, 236 en moyenne entre 1975 et 1995, 135 en 2004. Mais face à ce constat, le père Jacques Anelli, coordinateur du Service National des Vocations, refuse le mot crise : « Ceux qui le font, dit-il, cherchent des coupables : l'atonie des jeunes, l'égoïsme des familles, l'évolution de l'Eglise... »

Evolution dans la société...et dans l'Eglise
Plus réaliste, le père Anelli décèle les causes de cette diminution dans deux modifications importantes de la société et dans leurs conséquences pour l'Eglise : d'une part, l'émancipation des gens ordinaires de l'autorité, des morales traditionnelles, des normes ; d'autre part, les migrations des campagnes vers les villes qui ont coupé des millions de jeunes adultes de leur héritage traditionnel : les parents, le village, le curé ou le pasteur.
Cette évolution des mentalités a eu pour conséquences : la diminution, voire l'hémorragie, de la pratique religieuse - 8,5% aujourd'hui, contre 36% entre 1946 et 1960, et 23% entre 1966 et 1972 - ; la disparition des petits séminaires ; l'évolution des âges des vocations qui sont passées des jeunes adolescents aux adultes (vocations tardives), et surtout « la rupture de transmission de la foi, des valeurs évangéliques et une défiance vis-à-vis des institutions » Aussi « la crise concerne-t-elle, non seulement la société française - et l'Eglise de France -, mais toute notre société occidentale. » Ce qui a fait dire au Pape : « Dans certains pays d'ancienne évangélisation [le problème des vocations] est devenu réellement dramatique en raison du contexte social et du dessèchement religieux qui découle du consumérisme et du sécularisme. »

Refaire l'humus chrétien
Mais les zones d'ombre ne doivent pas cacher les signes de vitalité d'une Eglise qui continue d'annoncer l'Evangile et d'appeler au sacerdoce et à la vie religieuse. Elle appelle des catéchistes, des accompagnateurs pour la préparation aux sacrements, des animateurs de liturgie, d'aumônerie, de mouvements, et des personnes tournées vers l'action caritative. Et c'est sous le signe de l'espoir que travaillent, dans les diocèses et dans les familles religieuses, les responsables de la pastorale des vocations.

Vivre la proximité avec les jeunes
A Perpignan, souligne le Père Jean-Baptiste Malirach, « les séminaristes, 9 pour le diocèse de Perpignan, sont très impliqués dans la pastorale des jeunes, en particulier lors de la préparation des JMJ... D'autre part, nous veillons à la pastorale des servants d'autel, et en février, un camp a réuni quelque 35 jeunes servants, des prêtres et des séminaristes. Enfin, le Foyer vocationnel Nazareth, ouvert depuis 15 ans, est régulièrement fréquenté par les séminaristes... » A Tour, en 2002, Mgr André Vingt-Trois avait appelé ses diocésains à un pèlerinage commun à Vézelay pour prier pour les vocations sacerdotales et diaconales. Plus de 5 000 personnes y avaient participé. Depuis, le Père Jean-Marie Le Vert écrit régulièrement aux catholiques qui prient pour les vocations dans le diocèse (plus de 400 à ce jour) : « Je ne peux m'empêcher de croire que votre prière fidèle et le pèlerinage à Vézelay en 2002 portent là leur fruit », c'est-à-dire dix séminaristes en formation et la Maison des Vocations.
A Fréjus-Toulon, très engagé dans la nouvelle évangélisation, le rayonnement du séminaire La Castille, réouvert depuis 1983, attire des jeunes de partout. A ce jour, une cinquantaine de prêtres ont été ordonnés depuis 20 ans...
Prendre conscience du problème, oser s'engager à la suite du Christ, prier pour que les cœurs s'ouvrent à ses appels : voilà la manière concrète de célébrer, dans la confiance et avec espoir, la Journée mondiale des vocations.


« Anvacez au large »
Chers adolescents et chers jeunes, c'est à vous que je renouvelle l'invitation du Christ à « avancer au large »...
Je garde dans mon cœur le souvenir des nombreuses occasions de rencontres que j'ai eues au cours des années passées avec les jeunes. Je les ai vus joyeux... mais aussi interrogatifs, parce qu'ils étaient pris par le désir de donner un sens plénier à leur existence... Les jeunes ont besoin du Christ... et le Christ a voulu avoir besoin d'eux.
Très chers jeunes gens et jeunes filles ! Ayez confiance en lui, mettez-vous à l'écoute de ses enseignements, fixez le regard sur son visage, persévérez dans l'écoute de sa Parole.

Message de Jean-Paul II
pour la 42e Journée mondiale de prière pour les
vocations

 

Updated on 06 Octobre 2016