L'Esprit du Salut

18 Février 2009 | par

La Parole de Dieu

L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu

dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth,

à une vierge fiancée à un homme

du nom de Joseph, de la maison de David.

Il entra chez elle et lui dit :

« Réjouis-toi, pleine de grâce,

Le Seigneur est avec toi. »

Voici que tu concevras et enfanteras un fils,

et tu l’appelleras du nom de Jésus…

(Lc 1, 26-31)



La Parole de saint Antoine


Marie a conçu le Fils de Dieu, l’âme conçoit l’esprit du Salut.



La Vierge Marie, c’est l’âme fidèle. Elle est vierge par l’intégrité de la foi ; Marie, c’est-à-dire étoile de la mer, par la confession de sa foi. Elle habite à Nazareth, qui signifie “fleur”. La fleur, c’est l’espoir du fruit ; l’âme espère passer de la foi à la vision, de la fleur au fruit, du visible à l’invisible.



A cette vierge est envoyé l’ange Gabriel, qui signifie « Dieu m’a réconforté ». « Elle t’écrasera la tête, dit la Genèse, et toi, tu l’atteindras au talon (Gn 3, 15). » La Vierge bienheureuse a écrasé l’orgueil du démon par son humilité, le démon l’a atteinte au talon dans la Passion de son Fils.



L’ange entra chez elle. C’est dans sa solitude qu’elle mérite d’entendre : Ave. Ainsi Eve, qui signifie “malheur”, devient Ave. L’âme dans le péché mortel s’appelle Eve, lorsqu’elle se convertit, on lui dit Ave.



Comblée de grâce. Dans une âme déjà pleine de grâce, le péché ne peut entrer.



Le Seigneur est avec toi. Si tu traverses les eaux, les rivières, elles ne te submergeront pas ; si tu passes par le feu, la flamme ne te brûlera pas.



Voici que tu concevras un fils…. Comme une femme enceinte, l’âme qui conçoit l’esprit du Salut, éprouve de la douleur pour ses péchés, dédaigne les choses temporelles, agit pour plaire à Dieu, obtenir le pardon, édifier le prochain et parvenir au Salut éternel.



Que daigne nous l’accorder, celui qui est béni dans les siècles





Pour aller plus loin

Ce passage est extrait du sermon pour la fête de l’Annonciation de la Vierge. Dans la première partie, Antoine avait traité de la conception de Jésus par Marie ; dans la deuxième partie, il reprend mot à mot le texte de Luc pour appliquer cette conception à l’âme fidèle qui, par la grâce du Saint-Esprit, conçoit le Salut, c’est-à-dire opère sa propre conversion.

Ainsi, comme Marie, l’âme est-elle vierge par la foi ; et comme le nom de Marie, elle évoque la mer : elle devient “étoile de la mer” et par sa lumière et son rayonnement guide les autres vers Jésus, port du Salut. 

Comme Marie, elle est réconfortée par Dieu, rendue forte pour surmonter toutes les tentations, pour accompagner Jésus sur la voie douloureuse de sa Passion et prendre part à sa Résurrection. 

Pour cela, elle doit, comme Marie, aimer la solitude, entrer en elle-même, changer son nom d’Eve, source de malheur, en celui d’Ave, source de grâce, de manière que le péché n’ait plus droit d’entrer chez elle. Comme Marie, elle est habitée par le Seigneur et ne doit plus craindre ni les rivières des vices ni le feu des passions humaines : aucune flamme ne la brûlera.

Elle concevra et enfantera dans la douleur : elle regrettera ses péchés, saura choisir ce qui plaît à Dieu de préférence à ce qui la rend agréable aux hommes, obtiendra le pardon et parviendra au Salut promis.

Avec Marie, elle peut donc se réjouir et se préparer à célébrer la Résurrection du Seigneur.



 

Updated on 06 Octobre 2016