Liban : un nouveau centre de réfugiés

Le projet du 13 juin 2016 a été réalisé. Les Frères et les volontaires de Zahle, au Liban, peuvent désormais apporter une meilleure aide au camp de réfugiés syriens d’El Fayda grâce à la création du Centre Saint-Antoine.
28 Février 2018

En juin 2016, nous les avions laissés dans les starting-blocks, prêts à réaliser ce grand projet que nous vous avions proposé pour la fête de saint Antoine. Pour les Frères du couvent franciscain de Zahle, au Liban, à la frontière avec la Syrie, mais aussi pour les nombreux laïcs chrétiens des paroisses et des groupes ecclésiaux qui les aident dans l’accueil des réfugiés syriens du camp de El Fayda, aux portes de la ville, le rêve s’est réalisé. Une fois encore grâce à la Caritas Saint-Antoine et aux lecteurs du Messager de Saint Antoine. Depuis quelques mois, dans la zone industrielle de Zahle, se trouve le Saint Anthony of Padua social Center, un centre de service qui est devenu non seulement le cœur des activités du camp pour réfugiés mais aussi de toutes celles qui s’adressent aux pauvres de la région. La structure, composée de deux salles, accueille deux activités principales : l’atelier de couture et la blanchisserie où l’on récolte les habits usés pour les laver, les réparer et les distribuer aux nécessiteux, et la cuisine qui distribue chaque jour des repas chauds aux réfugiés et aux pauvres. Mais, la charité ne doit pas être une fin en soi. Si elle l’était, elle ne résoudrait pas les problèmes. Voilà pourquoi ce projet porte aussi une dimension formative : donner des cours de couture et de cuisine afin de former des professionnels, créer des emplois et aussi des synergies avec les artisans locaux.

De la périphérie aux collines
Le projet soutenu par la Caritas Saint-Antoine au Liban ne s’arrête pas au centre de service. En effet, au camp de El Fayda, les Frères et les bénévoles ne cessent d’œuvrer pour y apporter des médicaments, de l’eau et surtout l’instruction et des activités récréatives pour les plus petits. Deux tentes au milieu du camp servent d’école, de salles de réunion et de centre polyfonctionnel pour la formation des femmes qui sont toujours plus à risque de devenir des victimes de violence ou d’exploitation. Un rôle important est aussi accordé à la créativité avec des ateliers d’artisanat, de dessin et de jeu, et constitue une place essentielle pour redonner aux enfants le sens d’une certaine normalité. Quelques jeunes sont en train de se spécialiser dans les activités ludiques et arrivent au camp avec un théâtre de marionnettes.
Un autre élément fondamental de ce projet de la Caritas Saint-Antoine au Liban nous conduit sur les collines, à quelques kilomètres du centre de Zahle et du camp de réfugiés syriens. En regardant les photos, on a presque l’impression d’y être, au milieu des noyers et des oliviers que les Frères ont plantés dans l’espoir de créer des postes de travail et d’avoir un revenu. Certes, la mission à Zahle est encore en cours de réalisation, mais beaucoup d’énergies ont déjà été engagées et la bonne volonté ne manque pas. Les bénéficiaires de ces projets sont pour la plupart musulmans. Mais des réfugiés chrétiens continuent d’arriver de Syrie, toujours plus nombreux. Dans un contexte si difficile, il est important de donner des signes de paix, d’une cohabitation possible, d’un avenir meilleur. Une solidarité concrète et désintéressée est capable de détruire les murs.
Mgr César Essayan, évêque pour le vicariat apostolique de Beyrouth depuis octobre 2006 et référent principal de notre projet, en est convaincu. Il nous rapporte un dialogue entre une femme du camp de El Fayda et le frère Iosif, responsable du Centre Saint-Antoine : « Abouna – ce qui signifie “père” dans la langue locale – vous êtes un religieux chrétien et vous vous occupez de nous. Depuis que nous sommes ici, pas un seul dignitaire musulman n’est venu nous rendre visite… Mais vous, vous êtes toujours ici et vous nous donnez de l’eau ». Le frère Iosif ne répond pas à la provocation et donne une réponse qui relève plus du domaine de l’humanité que de la religion : « Madame, je ne viens pas ici parce que je suis un abouna mais parce que vous êtes un être humain et que moi aussi je suis un être humain ». On peut bâtir l’avenir petit à petit en misant sur ce qui nous unit.
Votre contribution à ce projet est un signe de paix pour un avenir meilleur en Syrie et au Moyen-Orient.

Updated on 28 Février 2018
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