L'œil, miroir de l'âme

19 Juin 2012 | par

La Parole de Dieu

Il leur dit une parabole :

« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?

Ne tomberont-ils pas tous deux dans un trou ?

Le disciple n’est pas au-dessus du maître ;

tout disciple accompli sera comme son maître.

 

Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l‘œil de ton frère ?

Et la poutre qui est dans ton œil à toi,

tu ne la remarques pas !

Comment peux-tu dire à ton frère

“Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil”,

toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil ?

Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil,

et alors tu verras clair

pour ôter la paille de l’œil de ton frère. »

 

(Luc 6, 39-42)

 

La Parole de saint Antoine


Les Yeux… Ils sont appelés en latin, oculi, et ce mot vient, soit de occulare, « cacher » : ils sont en effet cachés par les voiles des cils qui les protègent des objets extérieurs ; soit de ocultum lumen, « lumière cachée » parce qu’ils ont une lumière, secrète, interposée (entre l’âme et le monde). Parmi tous les sens, les yeux sont les plus proches de l’âme, dont ils manifestent le trouble et la joie.

Les yeux ressemblent aussi à des gemmes recouvertes de membranes transparentes à travers lesquelles, comme par un verre, l’esprit voit en transparence les choses du dehors.

 

Yeux, miroir de l’âme. L’œil est parfois grand, parfois petit, parfois médiocre. L’œil médiocre révèle une aptitude à la discrétion, à l’intelligence et à la saine doctrine.

Les yeux peuvent être aussi saillants, profonds, moyens. Profonds, ils expriment l’acuité ; saillants, ils traduisent la disposition à la méchanceté ; moyens, ils expriment la bonté.

S’ils sont très ouverts, ils désignent la sottise ; très fermés, ils expriment légèreté et inconstance ; entre ces deux, ils traduisent le discernement.

 

Hypocrite, ôte d’abord... Est hypocrite celui dont l’œil est ouvert pour voir les crimes des autres, alors qu’il ne voit pas son propre orgueil. Ah, si l’œil, qui voit tout, pouvait voir soi-même !

 

Pour aller plus loin

La parabole de la paille et de la poutre (Luc 6, 39-42) offre à Antoine l’occasion d’aller au-delà de l’application morale enseignée par Jésus – et développée par frère Gérard Guitton –, pour extraire de l’œil, de son nom, de sa position et de ses différentes formes une richesse de significations spirituelles. Rien n’est laissé au hasard ! Simple goût pour les symboles ? Peut-être ! Mais surtout pour monter des connaissances offertes par le vocabulaire et la physique, et facilement observables par tous, aux sentiments profonds de l’âme et aux comportements qui en découlent.

Lumière extérieure et lumière intérieure. L’œil capte les objets extérieurs, mais il puise aussi à la lumière intérieure et secrète de l’intelligence, de la raison – et de Dieu – qui lui permet de comprendre le sens des choses. Nous voyons les plantes, les fleurs, le soleil, la lune, mais nous entrevoyons en eux, par la lumière intérieure, leur beauté, leur splendeur et les dons que nous en fait l’Auteur de tous biens.

Sentiments intérieurs et manifestations extérieures. L’œil, par ses formes et par la manière dont nous l’ouvrons révèle notre intérieur : la joie, lorsqu’il brille, et la tristesse lorsqu’il s’éteint, mais également la fermeté ou la décision, la bonté ou la méchanceté, la sagesse ou la sottise, l’amour ou la haine…

C’est pourquoi, et la conclusion coïncide avec celle de Jésus, avant de regarder l’œil des autres, regardons d’abord le nôtre et le fond de notre conscience dont il est la transparence.

Updated on 06 Octobre 2016