Loué sois-tu avec toutes tes créatures

Mon père était paysan et je n’oublierai jamais quand il nous appelait pour admirer quelque chose de beau et d’intéressant. Je me souviendrai toujours des couchés de soleil sur la mer que nous admirions depuis chez nous. Mais aussi de la lente poussée des blés, et encore l’intelligence de notre grand chien loup qui veillait sur les enfants, mais s’interposant toujours entre nous quand on se chamaillait. Et je vois mon père quand il nous montrait les dégâts des traitements chimiques déversés par notre voisin dans ses champs, et qu’il nous disait : « vous voyez, il traite la terre comme une prostituée. Rappelez-vous bien : il faut la respecter car c’est une mère dont nous avons besoin ». Oui, j’ai eu de la chance d’avoir eu un tel père. Depuis, je suis devenu frère franciscain et, au contact de saint François, j’ai compris que la sagesse paysanne de mon père s’enracinait dans sa foi. En effet, François, nourri par l’Écriture et la contemplation, voyait en Dieu un Père dont l’amour est une fontaine de vie et de communion pour la Création toute entière. Se reconnaître pris dans ce tourbillon d’amour nous fait entrer dans une fraternité bienveillante et apaisée avec chaque créature. Voilà qui nous ouvre un chemin merveilleux pour aller vers ce Père à l’amour intarissable. À ce propos, lire ou relire l’encyclique Laudato si’ du pape François ne manquera pas de nous remplir de joie.