Magnificat

18 Novembre 2005 | par

La Parole de Dieu 

Marie dit alors :

Mon âme exalte le Seigneur,

et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon sauveur,

parce qu’il a jeté les yeux sur l’abaissement de sa servante.

Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,

car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses.

Saint est son nom,

et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.

Il a déployé la force de son bras,

il a dispersé les hommes au cœur superbe.

Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles,

Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides.

(Lc 1,46-53)

 

La Parole de saint Antoine

Comme un vase d’or massif, orné de toutes sortes de pierres précieuses, comme un olivier qui émet ses pousses et un cyprès s’élevant dans les hauteurs » (Si 50, 9).

La Vierge bienheureuse fut “vase” par son humilité, “d’or”, par sa pauvreté, “massif”, par sa virginité, “orné” de toutes sortes de pierres précieuses de dons célestes.

La concavité d’un vase le rend apte à recevoir ce qu’on y verse, c’est pourquoi elle désigne l’humilité qui reçoit la grâce des dons célestes. Au contraire, l’orgueil rejette ce qu’on y verse. Dans le creux de l’humilité, on dépose la cendre, c’est-à-dire la mémoire de notre fragilité. Et puisque l’humilité se conserve par la pauvreté, ce vase est dit d’or, et avec raison, car la pauvreté rend ceux qui la possèdent honorables et riches. Là où règne la vraie pauvreté, règne l’abondance ; là où règne l’abondance des biens matériels, règne l’indigence.

Et puisque l’humilité et la pauvreté de la bienheureuse Marie furent décorée de l’intégrité de la virginité, on ajoute : « vase d’or massif ». La Vierge bienheureuse fut massive par sa virginité, elle put donc contenir la sagesse. Ce vase fut, dans son Assomption, « orné de toutes sortes de pierres précieuses », c’est-à-dire de tout privilège de dons célestes et des récompenses de tous les saints.

 

Pour aller plus loin

Vertu suspecte, pour être considérée comme une soumission immature à Dieu et un avilissement regrettable de soi-même face aux autres, « l’humilité est, dit saint Jean Chrysostome, la mère, la racine, la nourrice, le fondement, celle qui fait le lien entre toutes les autres vertus. Pour cela, elle est, pour ainsi dire, “dangereuse”, car elle oblige à régler les comptes avec sa propre condition de créature et à mûrir une juste appréciation de soi devant Dieu et devant les autres. « Homme, reconnais que tu es homme, dit saint Augustin ; toute ton humilité consiste dans la vraie connaissance de toi. » Lorsqu’elle se découvre créée à l’image de Dieu, et reflet de sa gloire, toute personne peut accepter avec sérénité et reconnaissance, sa place devant le Seigneur et devant son prochain.

« Comme la racine est la vie de l’arbre, dit saint Antoine, ainsi l’humilité est la vie de l’homme. Si quelqu’un possède dans son jardin un bel arbre à fruits, n’aurait-il pas de peine si cet arbre était déraciné par le vent ? Certainement ! » Or, comment pouvons-nous éviter que le vent de l’orgueil nous arrache du jardin de la vraie vie ? En assumant, par exemple, les attitudes de la Vierge Marie. Lors de son Annonciation, elle s’accepte comme créature livrée aux mains de son Créateur et sur sa Parole elle risque toute elle-même ; elle se perçoit insérée dans le projet que Dieu a conçu dans l’histoire humaine et se rend disponible à remplir son rôle. Quelle femme merveilleuse ! Immature ? Humiliée ? Non ! tout simplement humble !

 

Updated on 06 Octobre 2016