Nourrir les siens

17 Décembre 2007 | par

Cet ancestral souci des mères de famille demeure présent, voire lancinant, dans l’imaginaire et dans les activités de chacune. L’abondance ou la pénurie, mais aussi le contexte social et culturel, le martèlement des campagnes de santé publique, sans oublier les habitudes familiales, façonnent les mille profils singuliers de toute “mère nourricière”.


De la simple préoccupation : « Qu’est-ce que je pourrais bien faire pour dîner ? », à l’angoissante question : « Avec quoi je vais le faire, ce dîner ? », c’est toute l’histoire et la géographie de la fonction nourricière qui se déploient : détresse quotidienne pour tant de familles des pays en voie de développement où la malnutrition frappe 1 personne sur 6, et pour les 6% à 12% de ménages qui, selon le mode de calcul, vivent en Europe au-dessous du seuil de pauvreté.

Du manque alimentaire à la peur de manquer
Pour toutes les autres, dont les ressources sont plus ou moins satisfaisantes, la mémoire collective des grandes disettes du passé entretient les peurs de leur retour, ravivées aujourd’hui par l’annonce de la fonte des réserves céréalières et laitières, face à l’accroissement de la demande mondiale.

Se bien nourrir, une obligation de Santé
Le pourcentage des dépenses alimentaires a diminué de moitié, depuis les années 1970, dans le budget moyen des français, pour en représenter actuellement environ 14%.
Mais de nouvelles contraintes sont apparues, interpellant la responsabilité des mères de famille : les campagnes de Santé publique invitent avec insistance « à manger 5 fruits ou légumes par jour », « à diminuer la part des sucres et des graisses dans notre alimentation ».
« La plupart du temps j’achetais du vite fait, pas trop cher. J’ose moins : j’ai l’impression de nuire à la santé de ma famille, mais c’est un souci de plus… », note Claire. S’approvisionner dans les rayons de produits frais et de qualité des plus onéreux et cuisiner plutôt que réchauffer du prêt à consommer, bien exigeant … Les freins sont nombreux, mais la pression est forte !

L’accent sur la qualité
Ainsi, beaucoup de parents actuels redoutent le manque de qualité de l’alimentation industrielle et cherchent à s’approvisionner en produits présentant une garantie de qualité : le bio ! Mais là , non plus rien n’est simple : il y a le bio auto-proclamé et le bio labellisé, difficile de s’y retrouver…
Ici encore, le budget rappelle les frontières entre le rêve d’une alimentation parfaite et les possibilités financières de chaque famille, car manger bio augmente le budget alimentaire de 20 à 30%. Alors des formules s’inventent, des abonnements à des paniers de légumes vendus directement du producteur au consommateur.

Et le bonheur simple d’un bon repas en famille ?
Dans tous les cas, nourrir sa famille donne bien du souci ! Chaque mère se débrouille comme elle peut au milieu des injonctions contradictoires de son budget, des attentes et des goûts des siens, et de son désir de bien faire et de protéger sa famille. Mais de temps en temps, quel bonheur d’envoyer promener tous ces conseils diététiques, pour concocter, un jour de vacances ou une veille de fête, une bonne vieille recette familiale, pas forcément très digeste. Le plaisir de la famille réunie, se délectant à la fois des arômes du plat et des souvenirs d’enfance, sera sans aucun doute excellent pour la santé et le moral de chacun.

Updated on 06 Octobre 2016