Partage d'Evangile

26 Septembre 2003 | par

Après avoir lancé son joyeux bonjour, Loïc propose aux jeunes d'échanger sur une page d'Evangile assez connue, la parabole du Semeur (Lc 8,4-8). Elèves de 5e, ils sont éveillés et l'ont déjà prouvé depuis le début de l'année. 
 
Je la connais déjà, s'exclame Romain. 
– Formidable ! lui répond Loïc. Tu vas sans doute avoir quelques souvenirs. Pour commencer, il nous faut lire ce texte, avec beaucoup d'attention. Pierre, veux-tu commencer, s'il te plaît, puis vous lirez les uns après les autres.
Pierre lit lentement le texte. Chacun suit très attentivement dans sa Bible et le relais se passe bien. Loïc pose maintenant quelques questions :
Qui parle ?
– Jésus, répondent en chœur les enfants.
A qui Jésus parle-t-il ? continue-t-il.
A ceux qui sont là, qui l'écoutent, à la foule nombreuse, comme c'est écrit, précise Laurianne.
Bien, Laurianne, et de quoi, Jésus parle-t-il ?
D'un semeur, de graines, de chemin, de roc, d'épines, de bonne terre...répond Alain, suivant scrupuleusement le texte qui vient d'être lu.
D'accord, confirme Loïc. Comment Jésus s'y prend-il pour se faire comprendre ?
Il raconte une histoire, il prend des comparaisons, c'est une parabole, dit Laurianne. Jésus fait souvent cela.
Parfait, acquiesce Loïc. Il y a différents acteurs dans cette parabole :  lesquels avez-vous repérés ?
Le semeur... dit Anne, perplexe. C'est tout ?
Peut-être ceux qui ont foulé aux pieds, dit Lauriane.
Et  les oiseaux du ciel, ajoute aussitôt Olivier. On ne les a pas nommés tout à l'heure, et les fruits !
Loïc propose aux jeunes de jouer cette parabole pour mieux la comprendre, l'intérioriser ; cela leur plaît beaucoup.

Intérioriser le texte

Les rôles sont distribués selon le choix de chacun. Mais Damien fait remarquer que la terre, le roc, les épines ne sont pas vraiment des personnages. Il suggère de les dessiner et de les montrer. Loïc adhère à cette idée intéressante et papier à dessin et feutres se mettent en action. Puis Loïc relit la parabole ; les jeunes mettent en scène au fur et à mesure. Le semeur sème généreusement, et les différents lieux, représentés par les dessins, que les jeunes présentent, reçoivent le grain. La dernière séquence voit une belle plante dessinée avec beaucoup de talent par Clément qui s'est écrié : Entende, qui a des oreilles pour entendre !
Pourquoi Jésus parle-t-il ainsi de façon énigmatique ? demande Loïc. De quoi parle-t-il avec son semeur et son grain qui tombe dans des terres différentes ? Est-ce que ceux qui l'écoutent peuvent comprendre son discours ?
Oui. Jésus ne perdrait pas son temps de la sorte, dit Laurianne, mais peut-être pas tous, parce qu'à la fin il dit : Entende, qui a des oreilles pour entendre !
Et nous, demande Loïc, est-ce que nous entendons ? Le message de Jésus est-il d'actualité pour nous ?

 La Parole de Jésus est actuelle

On doit transposer, puisque c'est une comparaison, dit Olivier. C'est comme ça une parabole. C'est fait pour dire des choses, autres.
Essayons alors de comprendre : qui est le semeur, que sème-t-il et où sème-t-il ? demande Loïc.
Les jeunes calent un peu, car ils en restent trop au matériel. Loïc les aide : Quand Jésus parle, les gens écoutent la Parole de Dieu...
Ah oui ! s'exclame Olivier. Donc le semeur, Dieu, sème la Parole dans le cœur des gens, qui sont le chemin, le roc et la bonne terre... donc  aussi dans notre cœur  aujourd'hui.
En effet, confirme Loïc. La Parole peut s'enraciner, comme la semence dans la bonne terre, ou mourir... C'est cela recevoir la Parole de Dieu dans notre cœur pour en vivre et être les témoins de cette bonne nouvelle qu'est l'Evangile. Tous ceux qui vivent de la Parole de l'Evangile de Jésus peuvent montrer le visage de Jésus par l'exemple de leur vie. Mais nous sommes tour à tour le roc, la mauvaise terre, et, avec l'aide de l'Esprit Saint, la bonne terre qui produit du fruit au centuple.
Accueillons donc la Parole le mieux possible.

 

Vocabulaire religieux

 SPIRITUEL

Voici un terme dont il est nécessaire de dissiper le sens parfois erroné : certains jeunes l'associent, en effet, à la croyance, aux esprits, à la magie, au spiritisme. Si spirituel vient du latin spiritualis, de spiritus, esprit, et que l'on retrouve bien son étymologie dans spiritisme, son sens premier ne désigne pourtant pas les spirites et la prétendue communication avec les esprits des morts.

Cela dit, spirituel qualifie plus généralement ce qui n'est pas corporel, matériel, mais ce qui a trait à l'esprit, au mental. L'homme spirituel peut être celui qui a de l'esprit, qui est vif, qui a de l'intelligence ; il fait de l'esprit, à propos de tout et de rien ; c'est celui qui sait amuser, faire rire son entourage par son esprit vif et l'humour qui en découle avec intelligence. Différent sera de parler de saint François d'Assise, père spirituel de l'Ordre religieux qu'il a fondé ; des exigences de la vie spirituelle ; des pratiques spirituelles de telle ou telle religion. La connotation en sera religieuse. On appelait autrefois père spirituel, celui qui guidait dans la vie chrétienne.
Le spirituel fait partie de la personne humaine, de ses capacités. Il le rejoint dans tout son être : la condition de l'homme est d'être une créature avec une dimension à la fois physique et spirituelle. Cette dimension spirituelle ne demande qu'à s'épanouir : dans la musique, la peinture, la solidarité, etc., et également, dans tout ce qui touche à la religion, au religieux, à la foi. Si l'on propose un week-end spirituel à des jeunes, ils en comprendront l'objectif s'ils ont déjà une certaine spiritualité, une vie de foi qui s'exprime dans la pratique.
Si le spirituel concerne le mental, l'esprit, l'intelligence, il concerne aussi le relationnel. Il s'établira avec Dieu, comme l'attitude spirituelle de sainte Thérèse de Lisieux avec la petite voie, comme elle disait. Mais peut être aussi avec quelque divinité ou philosophie dont notre monde est en quête.
On parle de retraite spirituelle, de concerts spirituels, c'est-à-dire de concerts de musique religieuse. Et, cette année, la journée du Patrimoine du mois de septembre était placée sous le thème de Patrimoine spirituel ! C'est là qu'on peut mesurer le sens de ce terme qui peut en cacher un autre : au cours de cette journée, des musées, des châteaux et des lieux de culte ont été ouverts au public. Le croyant comme le non croyant aura vibré devant le patrimoine riche de notre pays. Se sera-t-il souvenu, en visitant Matignon, du terme spirituel ? Peut-être. En tout état de cause, ce terme convient à ce lieux où l'esprit, travaille, mais n'a rien de religieux. Ce n'est pas du même ordre que les exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, fruits de sa réflexion spirituelle pour la gloire de Dieu, avec leurs temps de médiation, de silence, de prière, proposés à tous ceux qui veulent se consacrer à Lui.
Saint Paul écrit, que nos pères... ont tous mangé le même aliment spirituel et ont tous bu le même breuvage spirituel... le Christ. (1 Co 10,1-3) Pour le chrétien, le spirituel vient de l'Esprit Saint qui lui est donné par le Christ.

Updated on 06 Octobre 2016