Père Noël ou pas?

22 Novembre 2004 | par

Noël est-il encore la fête merveilleuse où le plus beau cadeau, l'enfant démuni de la crèche, donne aux enfants l'occasion de s'identifier à plus vulnérable Qu'eux-mêmes ? Dès la Toussaint, dans une grande agitation commerciale, la fête se prépare. Faut-il se lamenter, incriminer le père Noël, ou tenter de résister aux pressions médiatiques en aidant les enfants à trouver le chemin silencieux qui leur fera découvrir l'émerveillement devant l'enfant jésus ?

Se battre contre le père Noël ?
Difficile : c'est un tel envahissement ! Les petits sont ravis de se faire photographier avec le bonhomme rouge ou de lui écrire. Mais que représente-t-il pour eux ? A force de voir des Pères Noëls partout, dit Laurence, mon fils Léo, cinq ans, m'a mise au pied du mur : Qui est le vrai Père Noël ? Il y en a trop, je n'y crois plus. Assez tôt, les enfants cessent d'attribuer une existence réelle à ce personnage, l'excès de visibilité détruirait-il sa vraisemblance ? Les enfants découvrent un héros dont on peut se moquer gentiment.

Une vraie bataille contre les cadeaux exagérés.
Quand on prend conscience de l'effet Noël où « 65% des budgets publicitaires sont investis durant le quatrième trimestre de l'année » (La Croix du 29/09/04), on se dit qu'il importe de lutter contre l'enflure commerciale des cadeaux et dépenses alimentaires de Noël. Friands de publicité à la télévision, les petits ne peuvent avoir le sens des réalités et se permettent toutes les exigences. Les parents osent-ils laisser les désirs des enfants inassouvis ? Les parents les moins aisés, parfois, ne veulent pas frustrer leurs petits qui font des comparaisons avec leurs copains : vêtements de marque, jeux électroniques dernier cri.

Les grands-parents peuvent-ils dire leur mot ?
Pourquoi pas ? Ce sont eux qui peuvent aider les parents à prendre du recul quand la pression est trop forte, peut-être en rappelant comment Noël se passait de leur temps où l'on avait moins de cadeaux, mais où l'on n'était pas moins heureux : joie d'être rassemblés, toutes générations mêlées, d'accueillir des étrangers à la famille qui auraient été seuls. « Quand nous étions enfants, dit Lucie, ma grand-mère nous aidait dès l'Avent à préparer des surprises pour toute la famille, et nous étions ravis de pouvoir donner et pas seulement recevoir. » Les grands-parents ont droit - dans certaines familles du moins - à une vraie liberté dans leurs choix. Ils se permettent de refuser le livre de mauvais goût demandé par la petite-fille adolescente et provocante au profit d'un roman bien choisi, d'une cassette de qualité. Ils gardent du temps pour être avec chacun de leurs petits-enfants, emmenant celui-ci à un spectacle, un autre à une promenade surprise en train. L'important n'est-il pas de parler ensemble de ce qui tient à coeur ? Fête de la présence inimaginable de Dieu parmi nous, c'est à nous d'en garder le sens profond.
Mission confiée à chacun, qui demande un peu de distance pour échapper aux pressions du monde afin de transmettre l'émerveillement aux générations à venir.

Updated on 06 Octobre 2016