Pourquoi la veillée pascale est-elle si longue ?

Neuf lectures se succèdent durant la vigile pascale. Longue, la lecture de l’ensemble de ces textes permet de se remémorer le cheminement du peuple de Dieu avant la résurrection du Christ.
12 Avril 2020 | par

Comme son nom l’indique, la vigile pascale s’inscrit dans la tradition des veillées (en famille, entre amis, pour un deuil, etc.). Or, pour qu’une veillée porte du fruit, il est important qu’elle se déploie sur une certaine durée. Dans une soirée de lectures de contes par exemple, il faut du temps pour que chacun puisse être transporté par les histoires.
C’est la raison pour laquelle la célébration du Samedi saint prévoit un ensemble de neuf lectures pour sa liturgie de la Parole : le peuple de Dieu, rassemblé autour de son Seigneur, se remémore quelques pages de son « livre d’or » qu’est la Bible et s’en nourrit pour la traversée de l’existence en confiance.

Comprendre la place de chaque texte
Certains considèrent que cela constitue un ensemble de textes trop abondant et donc indigeste pour les assemblées. C’est à chaque équipe liturgique de prendre l’option qui convient, compte tenu du contexte pastoral où la vigile se déroule.
Cependant, avant de faire des choix trop hâtifs, il vaut la peine de prendre en compte la construction de ces lectures et de comprendre leur place respective.
Sept d’entre elles sont tirées de l’Ancien Testament et deux du Nouveau. Ces dernières semblent indispensables. La huitième lecture est quant à elle extraite de la lettre de Paul aux Romains et annonce le mystère du baptême comme plongeon dans la mort et mise au tombeau avec le Christ pour en ressurgir et vivre en ressuscité avec lui (Romains 6, 3b-11). Puis, le dernier texte proclamé est bien sûr l’évangile de la Résurrection.
Restent les sept lectures vétérotestamentaires. À y regarder de plus près, nous constatons qu’elles appartiennent aux trois voix des Écritures du peuple juif. Donc, si coupure il devait y avoir, il s’agirait de retenir au moins un texte par « voix ».
La première voix est celle qu’on appelle la voix de la Torah (Loi et récits, Pentateuque). On y trouve le premier récit de la Création (Genèse 1, 1-2,40) : vers la semaine de la Création définitive à Pâques. La deuxième lecture évoque le sacrifice d’Isaac (Genèse 22, 1-8) : comme Abraham, Dieu Père donne son Fils. Enfin, on lit la libération d’Israël à travers la Mer Rouge (Exode 14, 15-15,1).

Pâques, sommet de notre foi
L’assemblée écoute ensuite la voix des prophètes. La quatrième lecture est consacrée à l’amour de Dieu pour Jérusalem (Isaïe 54, 4-14). La cinquième raconte l’invitation pour ceux qui ont soif (eau gratuite) et faim (parole féconde) au festin messianique (Isaïe 55,1-11).
On poursuit la veillée avec la voix de la Sagesse. Avec la sixième lecture, Dieu offre aux hommes la sagesse de la Loi, incarnée en son Fils (Baruch 3,9-4,4). En septième lecture, figure l’histoire du nouvel exode, de la nouvelle alliance, un cœur et un esprit nouveau (Exode 36,16-28).
Rien n’empêche qu’avec leur missel les fidèles parcourent lors de cette veillée les lectures qui n’auraient pas été retenues la veille et se les approprient. L’essentiel reste de prendre part à ce qui constitue le sommet de toute l’année liturgique. Pâques est en effet la source de notre foi.

Updated on 12 Avril 2020
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