21 Mars 2016

Racines

Plus je regarde les vieux arbres, majestueux ou parfois même rabougris, et plus je me prends à rêver de leur solidité, des tempêtes qu’ils ont endurées, des printemps, où malgré tous les frimas hivernaux, ils ont eu la force fidèle de reverdir. Et je ne peux m’empêcher de penser à la présence heureuse parmi nous des personnes âgées.

Car, dans une société qui n’a d’yeux que pour l’éternelle jeunesse, pour le rêve d’une agilité féline à conquérir le devant de la scène et à rester en haut de la vague, fut-ce au prix du mépris de tout ce qui pourrait rappeler le passé, la présence féconde de nos aînés apporte cette touche paisible de profondeur, sans laquelle il n’y a plus de vraie vie humaine. Nous avons certes besoin de la verdeur et de la solidité des branches, de l’élan et de la force de l’arbre, mais s’il n’y avait pas les racines, il n’y aurait plus la circulation de la sève que l’expérience et la sagesse de nos aînés apportent à notre vie.

Peut-il y avoir un présent hautain et conquérant, rêvant de configurer son propre avenir, sans se nourrir de la richesse de ses racines et de son passé ? Et voilà que nos aînés, malgré leurs faiblesses et leurs lenteurs, ne seraient plus ce poids mort qui grèverait notre société, mais le substrat nourricier qui nous enrichit et nous fait espérer que notre monde continuera de grandir en humanité. Il est urgent que l’on revienne à la sagesse de la Bible et, plus particulièrement, à la profondeur du Livre de la Sagesse. On se doit d’œuvrer à un monde où, selon  le dessein de notre Dieu, le respect, la tendresse et la miséricorde seraient le moteur joyeux de toute vie.

Updated on 06 Octobre 2016