| La foi, vertu première
Le discours d’Antoine sur la foi s’ouvre par une affirmation : « Trois de nos membres sont source de vie ou de mort : le coeur, la langue et la main… Meurt par le coeur, celui qui ne croit pas ; la foi est la première, la principale des vertus. » C’est dans cette perspective, forte et résolue, qu’il en souligne la source, le contenu, les conséquences, les fruits, les témoins et les risques. L’Ecriture, source de la foi
« L’Ecriture est comme une terre féconde qui produit d’abord de l’herbe tendre, verdoyante, puis des fruits… La terre est Jésus Christ, l’herbe tendre, les apôtres… Dans la primitive Eglise, la foi était comme une herbe tendre, une enfant toute jeune, non encore fécondée par l’Esprit Saint. C’est lui qui, | | lui rappelant l’enseignement du Christ le jour de la Pentecôte, lui a tout enseigné. Aussi a-t-elle produit la semence des martyrs et les fruits des confesseurs et des vierges. » L’œil de la foi
En matière de foi, l’image chère à Antoine est l’œil : « C’est par l’oeil du coeur, illuminé par la foi, écrit-il, que nous percevons les secrets de Dieu et les proclamons par notre bouche. »
Et sous l’image de l’œil, il expose un véritable résumé de la foi en Jésus Christ :
« L’oeil de la foi est grand et perçant comme celui d’un aigle. C’est par l’oeil de la foi que nous reconnaissons le Fils de Dieu descendu dans le sein de la Vierge, né dans une étable, couché dans une crèche, enveloppé de langes, offert avec les victimes des pauvres dans le temple, fuyant en Egypte, | | pèlerin dans notre monde, assis sur un âne le jour des rameaux, raillé par le peuple, frappé par le fléau, barbouillé de crachats, abreuvé de fiel et de vinaigre, suspendu entièrement nu sur la croix, enseveli dans le tombea libérant les prisonniers de l’enfer, ressuscité du sépulcre, montant au ciel, éclairant les apôtres par l’Esprit Saint, rendant à chacun selon sa conduite. » La foi et les œuvres
Jésus Christ donne à l’âme un anneau et l’anneau symbolise la foi formée, adulte.
« Mettez-lui un anneau dans la main, dit Luc. L’anneau est le cachet de la foi, qui scelle ses promesses dans les cœurs des fidèles. L’anneau dans la main désigne l’action : la foi, en effet, s’illustre par les œuvres et, à leur tour, les œuvres sont confirmées par la foi. » | | La foi de Marie et de l’Eglise
Parmi les nombreux exemples de foi adulte, Antoine cite, en particulier, la Vierge Marie et le premier martyr Etienne.
« Les noces d’union entre Dieu et l’humanité ont été célébrées dans le temple de la Vierge Marie : C’est dans la foi de Marie, qui a cru à la parole de l’ange, que Dieu a épousé notre nature. »
« Et l’on choisit Etienne, homme rempli de foi et de l’Esprit Saint. Sa foi fut vive et formée… Dans Etienne, il y eut six vertus : par la foi, il vivait, par la grâce, il parlait, par la force, il résistait, par la sagesse, il instruisait, par le courage, il réfutait, par la prière, il aidait. »
Enfin, Saint Antoine met fortement en garde ceux qui,
par leur mauvais exemple, mettent en péril la foi des croyants. |
