Science et foi

19 Décembre 2003 | par

Yves aborde ce sujet de la science, des progrès qu'elle génère dans tous les domaines, avec des jeunes de seconde qui se réunissent à l'aumônerie du lycée. Sur la table autour de laquelle ils ont pris place, des revues scientifiques de tous ordres et une Bible. Après les avoir accueillis, Yves, d'entrée de jeu, les provoque : Y a-t-il un ou plusieurs intrus parmi les documents que vous voyez sur cette table ?
Les jeunes répondent : S'il y en a un, c'est la Bible ; s'il y en a plusieurs, ce sont les revues ! La Bible n'a pas grand-chose de commun avec la science, même si, jusqu'au XVIIIe siècle, on l'a prise comme référence pour expliquer la création du monde... Et souvenons-nous de Galilée !
- J'entends bien, insiste Yves ; toutefois, peut-on trouver un point commun entre ces publications et la Bible ?
Pour les jeunes, les revues présentées parlent de ce que font les hommes, alors que la Bible parlent de Dieu.

Les revues scientifiques
En feuilletant les diverses revues, ils lisent les titres des dossiers, et Kévin prend la parole : Dans ces revues, on trouve les découvertes, les progrès que l'homme a faits ; par exemple, les prouesses récentes des Chinois qui ont envoyé un homme dans l'espace.
- On y lit aussi les avancées de la recherche médicale, ajoute Aude, grâce au Téléthon dont il est question dans ces revues.
- En fait, affirme Jérôme, tout ce que l'homme réalise en mettant son intelligence au service de la recherche, pour le bien de l'humanité, se trouve dans les revues scientifiques.
Yves acquiesce, et ajoute : A votre avis, parmi ces scientifiques, y a-t-il des gens qui lisent la Bible, qui y croient, qui accordent leur foi et leur travail de chercheurs, qui se posent des questions par rapport à leur foi ?

Scientifiques et croyants
Sûrement, répond Aude, mais cela ne doit pas être évident pour eux, car la Bible n'est pas basée sur l'expérimentation scientifique, et croire, c'est accepter de ne pas avoir de preuve tangible ; c'est à l'opposé de la science. Par ailleurs, les scientifiques sont amenés à faire des choses parfois contraires à la morale chrétienne, à la foi, comme tout ce qui touche à la vie, à la mort : interrompre une grossesse, utiliser des moyens scientifiques pour faire naître un enfant, mettre au point un certain type d'armes, etc.
- C'est juste, enchaîne Charles, dans la Bible, il est dit : Tu ne tueras pas.
- Yves insiste : est-ce que le fait de croire peut empêcher un homme d'être chercheur, et faut-il des conditions ?
- Si le chercheur regarde la science et ses recherches avec les yeux de la foi, afin qu'elles soient pour le bonheur de l'homme et non pour sa perte, ça, il doit le faire !
- Il y a toutes sortes de recherches, médecine, espace, protection de la nature, etc. Tous les hommes sont responsables et ont quelque chose à faire, et pas seulement les croyants ! s'exclame Aurélien.

Bible et science
Revenons au point commun entre les revues scientifiques et la Bible, reprend Yves. Qu'en pensez-vous maintenant après notre cheminement, notre échange ?
- La Bible, dit Christèle, parle de l'histoire de l'homme et de sa relation avec Dieu ; les revues scientifiques parlent de l'homme de leurs relations entre eux pour une vie meilleure.
- Mais tous cherchent le bonheur de l'humanité, ajoute Aurélien. Ils peuvent donc tous travailler ensemble, chacun avec sa sensibilité, ses croyances. L'homme, c'est important !
- L'homme est au cœur de la Bible et au cœur de la science, conclue Yves, mais pas de la même façon. Il a mission dans les deux cas de travailler à la poursuite de la création.
La Bible, nous le savons, est la Parole de Dieu, adressée à chacun de nous. Ca n'est pas pour autant un livre de recettes, mais de découvertes de l'amour de Dieu pour les hommes, et de leurs responsabilités. Par cette Parole, l'homme est en relation, s'il le veut, avec Dieu, créateur et Père, qui lui donne son Esprit pour accomplir la création qu'il lui a confiée.
Pour conclure, je dirais : à chacun de remplir sa mission, les uns, en scientifiques purs, les autres, selon leur baptême. Je crois que foi et science peuvent s'accorder si les uns et les autres s'interrogent honnêtement sur ce qu'ils font.


Vocabulaire religieux

TRESOR
Un trésor évoque quelque chose de particulièrement précieux pour celui qui le possède ou qui le cherche : ne va-t-on pas à la chasse au trésor ? En effet, les trésors quels qu'ils soient font rêver, donnent envie de chercher, de les trouver. On dit aux enfants, pour s'amuser, qu'aux pieds de l'arc-en-ciel, se trouve un trésor...
Un trésor est généralement caché, mais peut être trouvé par hasard ou parce qu'il a été cherché, notamment par ceux dont c'est le passe-temps, voire, dans certains cas, la profession. On peut les voir sur certaines plages, par exemple, le matin de bonne heure, à la recherche de tout objet précieux perdu dans le sable par les vacanciers. On entend souvent des mamans dire à leur enfant : Mon petit trésor , ou c'est un trésor . En effet, ce mot désigne une chose, mais aussi une personne, à laquelle on est particulièrement attaché, par exemple un ami très apprécié.
A l'origine, un trésor, thesaurus en latin, est un amas d'or ou d'argent, ou des choses précieuses mises en réserve. A cet instant, on peut penser au Trésor public..., service du Ministère des finances que chacun connaît bien, et qui récolte l'argent des contribuables.
Le trésor, c'est aussi un lieu ; par exemple dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, et dans d'autres églises de France, se trouve la salle du Trésor. Dans ce lieu sont présentés au public, bien protégés, ou simplement gardés, les objets liturgiques d'hier richement décorés de pierres et de métaux précieux, or, argent, vermeil. Cette appellation fait peut-être référence au trésor du Temple de Jérusalem. Il s'agissait d'une réserve de monnaie et d'objets précieux qui servaient, entre autres choses, pour aider les pauvres de la ville. La Bible parle souvent de trésors, que ce soit dans l'Ancien ou dans le Nouveau Testament. Le plus souvent, c'est pour nous mettre en garde : Ne vous amassez point de trésors sur la terre (Mt 6, 19), répond Jésus à celui qui lui demande de dire à son frère de partager son héritage. Ne thésaurisez par pour vous-même, au lieu de vous enrichir en vue de Dieu (Lc 12, 13. 21). La réponse est claire.
Des trésors, il y en a autant que chacun le désire car Jésus a donné la clé de la salle des Trésors. On peut les atteindre facilement, à condition d'avoir un peu de sagesse, de servir les autres, de partager, d'aimer, de respecter ; en un mot, il s'agit de conduire sa vie au mieux pour obtenir le trésor, le royaume de Dieu dans le ciel, dont parle Jésus, où il n'y a pas de place pour les riches.
C'est bien ce que Matthieu rapporte par les trois paraboles du trésor et de la perle (Mt 13,44) : Le Royaume des cieux, dit Jésus, est semblable à un trésor qui était caché dans un champ et qu'un homme vient de trouver... Tout heureux de sa découverte, il vend tout ce qu'il possède pour acheter ce champ dans lequel il l'a cachée. Et, en parlant des richesses, il dit : Là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur (Mt 6,21). La Parole de Dieu n'est-elle pas le trésor le plus précieux pour celui qui l'écoute et la met en pratique ?

 

Updated on 06 Octobre 2016