Serviteurs et sauvés

19 Janvier 2010 | par

La Parole de Dieu

Il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon.

C’était un homme juste et religieux,

qui attendait la Consolation d’Israël,

et l’Esprit Saint était sur lui…

Poussé par l’Esprit, [il] vint au Temple.

Les parents y entraient avec l’enfant Jésus

pour accomplir les rites de la Loi qui

le concernaient.



Syméon prit l’enfant dans ses bras,

et il bénit Dieu en disant :

« Maintenant, ô Maître,

tu peux laisser ton serviteur

s’en aller en paix, selon ta parole »

(Lc 25-27).





La Parole de saint Antoine

Il prit l’enfant dans ses bras. O grande humilité du Sauveur ! Celui qui ne peut être contenu dans aucun lieu, est reçu dans les bras d’un vieillard ; et le vieillard reçoit l’enfant pour nous apprendre “à nous dépouiller du vieil homme, condamné à la corruption, et à revêtir celui qui a été créé selon Dieu ” (Cf. Col 3, 9-10.

Porte le Christ dans ses bras, celui qui embrasse la parole de Dieu non seulement par les paroles, mais par les œuvres de charité, comme faisait Job lorsqu’il disait : Je prends mes chairs entre mes dents, je place ma vie dans mes mains

(Jb 13, 14). « Les dents symbolisent les reproches de la conscience et l’accusation de soi-même en confession ; par elles le juste déchire ses tendances charnelles et place sa vie dans ses actions, prêt à en rendre compte à son Créateur à n’importe quelle heure il la lui réclame. Il bénira alors le Seigneur avec Syméon en disant : Maintenant, Seigneur, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s’en aller en paix.

Le serviteur qui a longtemps servi, longtemps travaillé, est laissé partir en paix par le Seigneur avec une parole de paix, car c’est une parole de paix celle qui dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Mt 11, 28).

Selon ta parole, Seigneur, laisse donc aller en paix ton serviteur…

Jusqu’ici j’ai peiné, jusqu’ici j’ai attendu, mais maintenant, c’est-à-dire au terme de ma vie de misère et de peine, laisse aller ton serviteur ; laisse-le aller dans ta paix.





Pour aller plus loin

Saint Antoine consacre deux sermons à la fête de la, Purification de Marie. Dans le premier, il souligne le symbolisme des tourterelles, des colombes et du cierge que nous portons durant la procession de la Chandeleur ; dans le second, il commente l’évangile de Luc (2, 22-32) et en particulier la présence de Syméon, dont il retient l’âge avancé, le geste de porter Jésus dans ses bras et sa joie pour avoir vu le Sauveur, « gloire d’Israël » et « lumière des nations ».



Le vieillard porte le Créateur du monde. Que faut-il admirer le plus, se demande Antoine, la récompense accordée à celui qui « attendait la consolation d’Israël » ou l’humilité du Créateur qui se laisse enfermer dans les bras d’un vieillard ? Puis, appliquant à cette scène la nouveauté apportée par le Christ, il voit dans ce vieillard le symbole du vieil homme du péché, que nous devons quitter pour revêtir, selon Colossiens 3, 9-10, le Christ, homme nouveau.



Il le porte dans ses bras. Pour Antoine, le bras symbolise l’agir : l’effort du pécheur qui se convertit et déchire ses vieilles habitudes ; l’effort du chrétien qui ne se contente pas de croire à la Parole de Dieu mais la traduit dans sa vie de tous les jours.



Laisse ton serviteur s’en aller en paix. Cette paix est celle que Dieu nous réserve si nous sommes, comme Syméon, de bons et fidèles serviteurs.



 

Updated on 06 Octobre 2016