Solidaires d'un monde blessé

31 Janvier 2005 | par

Il faudrait des pages et des pages, documentées par autant d'images, pour évoquer les sujets, bouleversants et tragiques, qui occupent notre esprit en ce mois de février. La catastrophe naturelle en Asie du Sud-Est est sans cesse sous nos yeux, amplifiée par les médias, avec sa soudaineté, son ampleur défiant toute imagination, ses destructions en hommes et en biens, mais également avec l'immense sursaut de solidarité qu'elle a soulevé à travers le monde. Vous en trouverez un écho dans ces pages. Puissent nos cœurs, ainsi éveillés, demeurer attentifs aussi aux drames quotidiens qui se jouent dans notre entourage, aux misères cachées, aux injustices subies, afin d'y apporter conseil, présence, amour.
Pendant ce temps, un débat s'est également instauré dans notre société à propos de l'accompagnement des malades en fin de vie. La pression est forte, dans certains milieux, en faveur de la mort provoquée... Notre société refuse de regarder la souffrance et préfère la supprimer...
Nous avons, hélas, le souvenir de parents et d'amis qui ont mal supporté la maladie parce qu'ils se sentaient rejetés ; mais aussi l'exemple de ceux qui sont partis dans la sérénité et la paix, parce qu'ils se sont sentis aimés, accompagnés, réconciliés avec tous. La loi que propose la France est bien de celles-ci, afin de respecter la vie, jusqu'au bout, de rendre la souffrance moins dure et de préparer, avec dignité, le malade et son entourage à accepter l'inévitable. Nous avons l'habitude de dresser dans le numéro de février le bilan des interventions de la Caritas Saint-Antoine durant l'année écoulé. Le bilan 2004 est très réconfortant par le nombre d'aides en faveur des plus humbles, et efficace.
Ce bilan mérite un grand merci à vous tous, parce que c'est vous, avec votre cœur, votre générosité, avec vos privations, qui l'avez réalisé. Ainsi saint Antoine n'est pas seulement le saint lointain que nous vénérons, mais un modèle qui nous presse, par son exemple, à nourrir l'affamé et à donner un verre d'eau à l'assoiffé.
C'est ainsi, en nous impliquant directement, que nous collaborons avec Dieu pour soulager les malheurs du monde. Cette année, le temps de l'Eglise nous projette, dès le début du mois, en Carême, temps de réflexion, de remise en question, de plus grande rigueur dans nos choix spirituels. Puissions-nous devenir, pour un temps et comme saint Antoine, des amoureux de l'Evangile. Prenons-le en main. Laissons-nous interroger. Efforçons-nous de le vivre. Sa parole, exigeante, peut paraître amère, mais c'est elle qui ensuite engendre paix, sérénité, vrai bonheur.
Bon Carême, donc, chers lecteurs, et encore merci pour votre solidarité.

 

Updated on 06 Octobre 2016