Témoin de l’amour de Dieu

22 Septembre 2014 | par

Agenouillée face au Saint-Sacrement, Honorine Grasset semble imperméable au passage des retraitants qui s’installent dans la chapelle. Rayonnante, elle paraît habitée d’une joie profonde, les yeux fixés sur Celui à qui elle a décidé de tout donner. Le 15 août 2004, à 23 ans, elle entre en effet au sein de la communauté du Foyer de Charité de Tressaint. Quatre ans plus tard, elle s’engage définitivement comme laïque consacrée.

« J’étais attirée par cette communauté d’hommes et de femmes, simples baptisés, appelés par Dieu pour vivre ensemble avec leurs limites, leurs pauvretés, mais aussi leurs talents et leurs richesses. C’est un lieu de retraite spirituelle, de ressourcement, où nous les membres essayons d’incarner au quotidien ce qui est annoncé. »

Paradoxalement, Honorine ne semblait pourtant pas faite pour la vie communautaire. « De tempérament très indépendante, j’ai eu mon appartement à 17 ans ! À l’inverse, la vie communautaire est une vraie dépendance les uns envers les autres. La réconciliation et le pardon que l’on doit vivre entre nous sans cesse m’émerveillent. Sans Jésus ce serait impossible. C’est aussi un témoignage qui touche les retraitants. »

Et la force du témoignage, Honorine la connaît. Son propre parcours en est rempli. Dès le collège, c’est un professeur qui sera pour elle « un témoin lumineux de la foi chrétienne ». Puis au lycée, au contact de jeunes adultes, « J’ai eu à cœur d’aller à la messe tous les jours. C’était une nourriture essentielle. » Elle avait même dans son organiseur tous les horaires des messes de Paris !

Plus besoin de tels gadgets aujourd’hui. Au foyer, messe, mais aussi chapelet ou adoration sont quotidiens. « C’est la source. Pour pouvoir donner à boire à ceux qui viennent ici, il faut que nous-mêmes la connaissions et y allions souvent. L’adoration eucharistique c’est me mettre devant le soleil de Dieu et le laisser éclairer mon âme, m’illuminer, me consoler, me relever, pour pouvoir me remettre au service. »

Servir, voilà un des moteurs d’Honorine. Servir l’Église, en animant la messe ou en organisant les JMJ pour sa paroisse ou le diocèse de Paris. Servir la société aussi. « Je me suis engagée dans un parti politique à 15 ans. Et plus je priais, plus j’étais chrétienne, et plus j’avais le désir de servir les autres en politique. » Mais au cours d’une retraite, Honorine découvre sa véritable vocation, à seulement 19 ans.

Après avoir exercé quelques années le métier de journaliste, elle abandonne tout pour entrer dans la communauté de Tressaint. Un engagement total qui a finalement peut-être plus de portée. « Faire du bien aux familles, aux couples, aider à remettre debout des hommes et des femmes qui ont été blessés par une épreuve, ça a forcément un impact sur la société. Et puis à la fin des retraites on invite les retraitants à s’engager pour ne pas garder pour eux les grâces qu’ils ont pu recevoir. Les foyers ont un vrai rayonnement, comme une nappe phréatique qui viendrait irriguer la société. » 



« La maison de mon Cœur ouvert à tous »

Œuvre internationale catholique, les Foyers de Charité sont des communautés dont la mission est de proposer des retraites spirituelles. Nés en 1936 de la rencontre de Marthe Robin et du père Georges Finet, les foyers sont aujourd’hui présents dans 41 pays, à travers 77 communautés dont 12 en France. Parmi elles, le Foyer de Tressaint est composé de 60 membres âgés de 25 à 85 ans. Il regroupe des prêtres et des laïques, mariés ou consacrés dans le célibat. Chaque année, plus de 6 000 personnes viennent y vivre une retraite. Un nombre qui pourrait encore augmenter avec la future béatification de Marthe Robin. Ouvert en 1986, cinq ans après sa mort, son procès en béatification suit en effet son cours. En attendant, le DVD À la rencontre de Marthe Robin permet de mieux connaître la vie et le message de Marthe. Il est en vente sur le site des Foyers.


 

Updated on 06 Octobre 2016