Témoins de l’Evangile et de la charité

Dans notre dernier Messager, nous évoquions le pèlerinage du Pape à Fatima et la béatification des deux voyants, Francisco et Jacinta. A la veille de l’événement, deux genres de commentaires attiraient notre attention : les uns, portugais, soulignaient le sens de la béatification des deux enfants et leur lien avec la parole du Christ : « Quiconque accueille un petit enfant à cause de mon nom, c’est moi qu’il accueille » (Lc 9,48) ; les autres, surtout italiens, braquaient leurs feux sur le troisième secret que le Pape allait peut-être révéler, détournant ainsi l’attention du vrai message de Fatima.

Les faits ont confirmé l’authenticité des apparitions et la validité du message. Francisco et Jacinta ont pris au sérieux l’appel de Marie à la prière et à la conversion ; Lucia a rappelé à l’Eglise et au monde que la suite du Christ comporte contradiction et souffrance allant parfois jusqu’au martyre. Quelques jours auparavant, au Colisée, Jean-Paul II commémorait tous ceux qui, dans notre XXe siècle, « ont témoigné de la foi par des souffrances souvent héroïques », sous le totalitarisme soviétique, en Russie, en Grèce, en Albanie ; mais aussi sous le nazisme, à Buchenwald et à Dachau ; et sous d’autres régimes, en Chine, au Japon, en Espagne, au Mexique, au Burundi et dans le reste de l’Afrique, en Amérique latine, en Algérie, à San Salvador... A cette célébration assistaient des délégations de toutes les Eglises chrétiennes, en communion de foi, de prière et de souffrance.

Mais le message de Fatima, aussi bien que « la mémoire des martyrs », faisaient écho aux paroles de Pierre dans les Actes des apôtres : c’est par le nom de Jésus Christ, que les hommes ont crucifié et que Dieu a ressuscité des morts, que nous sommes sauvés. La pierre que les bâtisseurs (les pouvoirs humains) ont méprisée, est devenue la pierre d’angle (cf. Ac 4, 10-12).

En juin, la fête de saint Antoine nous rappelle son désir du martyre, son intérêt pour les pauvres, sa vie de prêtre et de religieux au service de l’Evangile. Avec lui, soyons des « martyrs de désir » ; aidons la Caritas antonienne à Timor-Est, en Inde et en Ouganda ; suscitons dans nos familles croyantes de nouveaux ouvriers de l’Evangile.