Un enfant nous est né

17 Novembre 2006 | par

LA PAROLE DE DIEU


Un enfant nous est né,
un fils nous a été donné,
il a reçu le pouvoir sur ses épaules
et on lui a donné un nom :
Conseiller-merveilleux,
Dieu-fort,
Père-à-jamais,
Prince-de-paix…


… une jeune femme concevra,
elle va enfanter un fils
et elle lui donnera le nom d’Emmanuel (Is 9, 5 ; 7, 14.)


 


LA PAROLE DE SAINT ANTOINE


[Sens spirituel]. Un fils nous a été donné. Jésus nous a été donné par Dieu le Père par seule miséricorde. Il a reçu le pouvoir sur ses épaules. O Humilité de notre Rédempteur ! O Patience de notre Sauveur ! Il porte, seul, pour tous, le bois de la croix, pour y être crucifié et mourir. On lui a donné ce nom : merveilleux, dans sa Nativité ; conseiller, dans sa prédication ; Dieu, dans l’accomplissement des miracles ; fort, dans sa Passion ; Père-à-jamais, dans sa Résurrection par laquelle il nous a laissé, en héritage, comme à des enfants qui viennent après lui, l’espérance certaine de ressusciter. Il sera alors pour nous Prince-de-Paix, dans l’éternité.
Mais déjà le nom qui lui est donné, Emmanuel, le qualifie comme « Dieu avec nous ».


[Sens moral]. Un enfant nous est né. Matthieu dit : « Si vous ne changez pas et ne revenez pas à l’état de cet enfant, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux ». Lorsqu’un homme se convertit, nous devons éclater de joie et d’allégresse.
Un fils nous a été donné. Rendons grâces à Dieu, car d’esclaves que nous étions, nous sommes devenus fils par la grâce.
Il a reçu le pouvoir sur ses épaules. Le pénitent doit porter la nourriture de la foi pour ne pas défaillir ; le bâton de la pauvreté, pour ne pas folâtrer dans les richesses ; le fardeau de l’obéissance, pour ne pas perdre l’habitude au travail.
Et on lui a donné ce nom : merveilleux, dans la révision de soi-même. Conseiller, pour secourir le prochain. Dieu, pour voir les réalités supérieures. Fort, dans la victoire contre la tentation. Père-à-jamais, dans la prédication de la parole et de l’exemple. Prince-de-Paix, dans l’harmonie de l’esprit et du corps.


POUR ALLER PLUS LOIN


Comme pour tous les passages de l’Ecriture, qu’il considère la seule vraie science, Antoine dégage du livre d’Isaïe, lu le jour de Noël un enseignement théologique concernant la foi et un enseignement moral, appliqué à notre vie.
Au sens théologique, il déploie ce qu’il y a de plus merveilleux en Jésus : sa filiation divine, sa patience dans la Passion, son parcours humano-divin au milieu de notre humanité, la promesse de la Résurrection. Tout cela est résumé dans le nom même qui lui est donné : Dieu avec nous. 
Au sens moral, le « Dieu avec nous » – nous sommes tous des dieux, explique Antoine, au sens figuré –, c’est l’homme converti, qui vit la pénitence proclamée par Jésus en Marc : « Repentez-vous et croyez à l’Evangile ».
Ce nouveau pénitent trouve dans Jésus enfant, le modèle dont il doit reproduire la simplicité et la bonté. Mais le converti n’est plus l’enfant naïf et immature : il est l’adulte, préoccupé d’entretenir et de nourrir sa foi, d’imiter le Christ pauvre et obéissant, de prêcher, comme lui, par la parole et par l’exemple, de vivre en lui-même l’harmonie entre le corps, destiné à la corruption, et l’esprit, appelé à la vie avec Dieu.

Updated on 06 Octobre 2016