Un vœu, pour les pauvres, pour toute une vie

13 Février 2004 | par

Spécial Saint-AntoineNous avons reçu d'une famille libanaise vivant au Canada et animée d'une grande dévotion à saint Antoine, cette lettre qui témoignage d'une longue fidélité à l'œuvre du Pain de Saint-Antoine , et de la volonté de continuer cette tradition dans la famille. Ma mère, note notre correspondante, aimerait voir son texte publié dans Le Messager que nous recevons et lisons avec beaucoup d'intérêt.

Je vous écris pour vous raconter que j'ai une grande dévotion pour Saint-Antoine. Quand je suis née, mes parents étaient financièrement très à l'aise. J'avais 8 ans quand mon père fit faillite et du jour au lendemain nous nous sommes retrouvés très pauvres. Notre famille se composait de 7 personnes : papa, maman, 2 sœurs, 2 frères et moi.
L'église latine de notre quartier au Caire, distribuait une fois par semaine, les mardis, du pain pour les pauvres. Ma mère s'inscrivit et c'est moi qu'elle chargea pour aller retirer chaque semaine notre dû. Le prêtre franciscain me remettait alors la portion qui nous revenait et qui consistait en trois pains baguette. Un jour, sur le chemin de retour, tenant encore dans mes mains le pain tout chaud, je fis le vœu de toujours donner une obole, et selon mes moyens pour le pain des pauvres.
Quelques années plus tard je me mis à travailler dans un atelier de couture. J'avais douze ans. Je remettais à ma mère tout ce que je gagnais. C'est alors, que ma mère avec élan de générosité décida de ne plus prendre le pain des pauvres pour que d'autres familles dans le besoin puissent en profiter.
Je respectais ce vœu et les mardis au lieu d'aller retirer du pain je remettais au prêtre une petite économie faite durant ma semaine de travail. Plus tard, grande jeune fille je maintins cette bonne habitude. À chaque fois que je le pus, je fis un don. Je me suis mariée et j'eus deux superbes fillettes. À ma troisième grossesse, je fis le vœu que si j'avais un garçon je l'appellerai Antoine. Je fus exaucée. Plus tard, mon fils appela son fils Anthony.
Les années se sont écoulées. Mon mari et moi quittâmes l'Égypte pour le Liban. Dans ce pays merveilleux, je continuais à donner de l'argent pour le pain des pauvres. Après la guerre du Liban, nous décidâmes d'émigrer pour le Canada. À aucun moment je négligeais mon vœu. 
Le 20 janvier de cette année j'eus 87 ans et mon vœu demeure une belle habitude de famille. Je suis abonnée à votre revue Le Messager, et c'est ma fille cadette Cécile qui continue d'envoyer des dons monétaires pour les pauvres de Saint-Antoine.
Je vous demande de prier pour moi et pour les miens et cela me ferait vraiment plaisir que ma lettre soit publiée.
Merci d'avance.

Updated on 06 Octobre 2016