Vocation, histoire de blog

22 Septembre 2014 | par

«  Je suis un frère franciscain conventuel de la basilique Saint-Antoine de Padoue. Ici, j’écoute de nombreux jeunes qui demandent conseil, recherchent un guide et un accompagnement sur le chemin de leur vie. Le blog est consacré en particulier à la vocation religieuse, sacerdotale. » Le frère qui se présente lui-même ainsi que son blog, vocazionefrancescana.org, s’appelle Alberto Tortelli.

Le blog, moyen moderne de communication très utilisé et fréquenté surtout par les jeunes, est une sorte de nouvelle chaire sur le web, pour pouvoir dialoguer avec les jeunes, toujours moins présents dans les églises et toujours plus devant des écrans. Moderne, mais aussi « très antonien », souligne le père Alberto, en nous rappelant que saint Antoine était un grand et infatigable messager de l’Évangile.

Les intentions du père Alberto sont claires : il souhaite dialoguer à propos de la vocation religieuse. Et les jeunes se manifestent : entre 150 et 200 par jour. Certains ne le font que par curiosité, d’autres parce qu’ils sont réellement intéressés.

 

Un fleuve karstique

Le père Alberto, 56 ans, est né à Longhena (Brescia, Italie). Il fait ses premiers pas parmi les chanoines augustiniens (comme saint Antoine !) de Montichiari. Mais, ce chemin sera de courte durée, juste les trois années du collège, après lesquelles il retourne dans sa famille. Il poursuit ses études au Cesare Arici, une prestigieuse école de Brescia, jusqu’au bac, avant de commencer à travailler à moins de vingt ans, avec un contrat enviable en poche.

Un jour, en entrant dans l’église Saint-François à Brescia, il rencontre le père Marco Tasca, actuellement Ministre général des Frères Mineurs Conventuels, qui était à l’époque recteur du Postulat local. Des jeunes s’essayaient à la vie de frère pour voir si elle était faite pour eux. Le père Tasca les présente à Alberto. « J’ai été frappé par la joie et la sérénité qui illuminaient le visage de ces jeunes », se souvient le père Tortelli. Peu après, Alberto devint l’un d’entre eux : pos-

tulat à Trévise, noviciat à la basilique Saint-Antoine, études de théologie à Padoue et, enfin, l’ordination sacerdotale.

 

Immédiatement parmi les jeunes

Sa première destination est la communauté franciscaine de Camposampiero, où l’attention envers le monde des jeunes et des vocations est très forte. Son fleuron : le Cammino di sant’Antonio, un pèlerinage annuel de Camposampiero à Padoue auquel les jeunes participent en grand nombre. Aux côtés confrères experts, le père Alberto apprend à connaître les jeunes, leurs problèmes, leurs élans, leurs attentes et leurs dérapages. C’est ce qui est nécessaire pour accomplir la tâche de responsable de la pastorale des vocations qui lui est confiée et qu’il demande de pouvoir accomplir, ayant pour siège et centre propulseur la basilique Saint-Antoine.

« Il y a deux raisons à cela – explique-t-il : pour le charme de la figure de saint Antoine et de son sanctuaire d’une part, puis pour offrir une continuité au centre d’écoute créé par le père Alessandro Brentari, placé dans la chapelle Saint-François où, depuis des années, le père Alessandro accueille, écoute et accompagne personnellement, un par un, les jeunes qui demandent à être aidés à comprendre comment engager leur vie. Une expérience précieuse que j’ai voulu poursuivre, et un style irremplaçable que j’ai adopté moi aussi dans l’accueil et dans l’accompagnement de ceux qui demandent à nous connaître et à entamer avec nous un parcours de discernement vocationnel ». Le Centre d’écoute, les rencontres organisées, le blog et le confessionnal sont les chemins les plus empruntés par les jeunes pour arriver au père Alberto. Lorsque de l’accueil et de l’écoute naît le désir de poursuivre l’échange, les jeunes sont invités à passer la veillée pascale au couvent Saint-Antoine. « Une expérience que les jeunes, après avoir passé trois jours auprès des frères, définissent comme enthousiasmante, commente le père Alberto. Pour certains, l’expérience s’achève là. D’autres, plus motivés, demandent à aller plus loin. » Ceux qui souhaitent continuer entrent dans le groupe Saint-Damien  et entament un parcours qui vise le discernement de la vocation franciscaine. Cela a lieu au couvent Saint-Antoine ou bien dans l’internat de Brescia, où les participants peuvent se confronter aux jeunes qui ont déjà parcouru un chemin analogue. Le parcours de discernement (un week-end par mois) s’étend d’octobre à août et se termine avec un cours d’exercices spirituels à Assise. « Nous insistons – souligne le père Alberto – pour que les jeunes concluent l’expérience par une décision, quelle qu’elle soit. C’est une initiative importante que je poursuis avec le père Giancarlo Paris, recteur du Postulat de Brescia. »



Jeunes d’aujourd’hui et vocations

« Cette année, cinq jeunes ont fait leur profession religieuse. C’est peu si l’on compare ce nombre à ceux du passé, mais il y a des congrégations qui en sont à zéro. L’appel de François et du franciscanisme entre en jeu ici. C’est la façon d’approcher les jeunes, qui ont besoin d’écoute, d’attention, d’un accompagnement ciblé et personnalisé. »

« Des jeunes d’aujourd’hui – continue le père Tortelli – je ne peux que dire de jolies choses. Certes, mon point de vue est privilégié, mais je le pense aussi en regardant ailleurs. Je rencontre souvent de braves jeunes, engagés et avec une foi plus forte et authentique que par le passé, car c’est un choix. » 

Updated on 06 Octobre 2016