Acclamons Jésus jusqu’à la croix
En ce mois de mars, nous approchons à grands pas de la fête de Pâques. Mais arrêtons-nous au jour des Rameaux. Ecoutons comment saint Antoine nous parle de l’accueil de la foule lors de l’entrée de Jésus à Jérusalem, assis sur le petit d’une ânesse. « Alors, les gens, en très nombreuse foule, étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient le chemin. Les foules qui marchaient devant lui et celles qui suivaient criaient : “Hosanna au Fils de David ! Beni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux !” (Mt 21, 8-9) ».
Antoine examine avec précision le sens précis des mots de l’évangile, en particulier quand il est question de branches d’arbre et non pas de rameaux, comme nous le faisons chez nous. Il établit un lien très utile entre les branches de l’arbre et la croix du Christ. Pour lui, l’arbre avait quatre branches correspondant aux quatre bras de la croix : « Les branches de cet arbre furent les quatre bras de la croix présents dans les mains du Christ. Sur ces quatre bras, il y eut quatre pierres précieuses : la miséricorde, l’obéissance, la patience et la persévérance. »
Saint Antoine vient de définir par ces quatre mots la voie de notre conversion. Ainsi nous ne devons pas séparer la mort sur la croix de l’accueil triomphal quelques jours avant. En acclamant Jésus avec nos palmes, nous regardons déjà vers la croix du Vendredi saint, et nous sommes appelés à nous convertir pour nous approcher de l’amour qu’il nous révèle en livrant sa vie pour nous.
Notre conversion, c’est de vivre avec miséricorde, c’est-à-dire par le pardon donné avec amour, et l’obéissance à toute parole du Christ. Il nous faut aussi la patience dont saint Paul dit qu’elle est un fruit de l’Esprit (Gal 5, 22). Et enfin la persévérance que Jésus souhaite à tous ceux qui sont appelés à souffrir pour le nom du Christ dans la vie missionnaire (Mt 10, 22).