De l’espace pour la vie

Au centre du Burkina Faso, où l’accès aux soins de santé les plus élémentaires est un combat quotidien, une étincelle d’espérance brille depuis 20 ans. Le centre de santé Maximilien Kolbe, situé dans le district rural de Sabou – qui compte 120 000 habitants et se trouve à une centaine de kilomètres de la capitale, Ouagadougou – est le seul hôpital à desservir le district entier. Construit en 2005 grâce au soutien généreux de la Caritas Saint-Antoine et des lecteurs du Messager de Saint Antoine, le centre est comme une bouée de sauvetage pour des milliers de personnes. Dans une région où l’alternative la plus proche peut être à des heures de route, la présence de cet établissement médical fait la différence entre la vie et la mort pour de nombreuses de personnes.
Dans cette partie du monde, où la pauvreté et les infrastructures limitées continuent de créer d’énormes obstacles à l’accès aux soins de base, le centre médical Maximilien Kolbe est devenu une pierre angulaire dans la région. Dans de nombreux villages et communautés rurales environnants, les services de santé sont rares, voire inexistants. Les dispensaires, lorsqu’il y en a, sont souvent mal équipés et manquent de personnel. Pour les familles vivant loin de la capitale, le voyage pour chercher de l’aide peut être long, difficile et coûteux. Les difficultés économiques restent l’un des principaux obstacles à l’accès aux soins et, pour beaucoup, le coût d’une consultation ou d’un traitement est tout simplement inabordable. C’est pourquoi, depuis sa création, le centre s’est donné pour priorité de fournir des soins médicaux à bas coût ou, si possible, gratuits.

Des milliers de personnes sauvées
Dix ans environ après l’ouverture du centre, le frère Giancarlo Zamengo, directeur général du Messager de Saint Antoine, s’est rendu à Sabou pour constater le travail accompli par les Frères Franciscains Conventuels. Sous la direction du frère Joseph Kadsondo, le centre était déjà devenu un lieu de guérison fiable, mais il était clair qu’il y avait encore beaucoup à faire. Après avoir été témoin des réalités quotidiennes et des besoins médicaux urgents de la communauté, le frère Giancarlo a lancé un appel en juin 2014 afin de collecter des fonds pour un centre de soins d’urgence entièrement équipé. Ce nouvel ajout comprenait une salle d’opération capable de tout traiter, des fractures osseuses aux brûlures en passant par les blessures mortelles causées par les accidents de la route.
« La seule route asphaltée qui relie le pays à la Côte d’Ivoire passe à côté du centre médical, explique le frère Giancarlo. Des bus surchargés et des camions pleins à craquer circulent sur cette route : auparavant, chaque accident était une catastrophe, car il n’y avait pas d’ambulances ni d’équipement médical de diagnostic.
Depuis son achèvement, le service des Urgences a sauvé des milliers de vies, permettant au centre de répondre rapidement à des crises qui, autrefois, auraient été fatales.

Un trésor pour la santé
Le service des Urgences a marqué un tournant majeur, mais le développement du centre médical Maximilien Kolbe ne s’est pas arrêté là. Au fil des années, les Frères Franciscains Conventuels, soutenus une fois de plus par les lecteurs du Messager de Saint Antoine et la Caritas Saint-Antoine, ont continué à agrandir et à améliorer l’établissement. Entre 2019 et 2022, un service postopératoire entièrement équipé a été construit, permettant aux patients de se rétablir dans des conditions plus sûres et plus hygiéniques, sous une surveillance médicale étroite. Ce développement a considérablement amélioré la qualité des soins chirurgicaux, en réduisant les complications et en réduisant les périodes de rétablissement.
En 2023, l’installation de panneaux solaires a apporté une autre amélioration essentielle. Dans une région où l’approvisionnement en électricité est souvent peu fiable, voire inexistant, l’énergie solaire a permis d’alimenter sans interruption les zones critiques du centre, qu’il s’agisse de l’éclairage des salles d’opération ou de la réfrigération des médicaments et des vaccins. Ces progrès ont contribué à améliorer la position du centre au sein du système de santé national.
Le frère Joseph écrit : « Actuellement, le centre est un CMA (Centre Médical Amélioré), ce qui signifie qu’il s’agit d’un centre médical qui dispose d’une salle d’urgence médicale, chirurgicale et obstétrique. Il a également reçu récemment le statut de “district de santé” pour une meilleure accessibilité aux soins de base. Tout cela s’inscrit dans les objectifs de la politique nationale en matière de couverture sanitaire universelle. Ce centre est un véritable trésor pour la population de Sabou et des villages environnants ».

Un nouveau projet
Malgré toutes ces améliorations, les demandes d’accès au centre sont toujours plus nombreuses. Aujourd’hui, le centre sert plus de personnes que jamais, mais sa capacité d’accueil n’a pas suivi le rythme de l’augmentation du nombre de patients, du personnel et des services. Les installations sont utilisées au maximum de leurs capacités et le manque d’espace consacré à l’administration commence à affecter les soins aux patients.
« À l’heure actuelle, le personnel administratif s’entasse dans l’hôpital et les médecins sont obligés de consulter les patients dans des chambres surpeuplées, ce qui limite les traitements essentiels et les opérations vitales, explique le frère Giancarlo. J’ai prié saint Antoine et j’ai pensé à des personnes généreuses comme vous. Pour répondre à ce besoin urgent, un nouveau projet a été proposé : la construction d’un bâtiment administratif de deux étages. Avec votre aide, ce bâtiment essentiel pourrait devenir une réalité. Il abriterait le personnel administratif, les secrétaires des médecins, le bureau de la comptabilité et les dossiers des patients. Une salle de réunion et une petite bibliothèque médicale permettront également d’assurer la formation du personnel et une éducation médicale continue. En déplaçant ces fonctions en dehors du bâtiment principal de l’hôpital, un espace clinique crucial sera libéré, ce qui permettra aux médecins et aux infirmières de traiter plus de patients, de manière plus efficace et dans des conditions plus sûres. »

Une mission de guérison et de compassion
« Le 24 décembre 2024, le pape François avait ouvert la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre, marquant le début du Jubilé de l’Espérance 2025, écrit le frère Giancarlo. Au Burkina Faso, l’espoir a un visage : c’est le visage de chaque mère qui reçoit des soins vitaux pendant l’accouchement, de chaque enfant dont la douleur est soulagée, de chaque famille qui sait qu’elle n’est pas oubliée. Votre soutien ce 13 juin aidera à donner vie à cet espoir – en permettant à plus de patients de recevoir des soins médicaux urgents, et en garantissant que le Centre médical Maximilien Kolbe puisse poursuivre sa mission de guérison et de compassion », conclut le frère Giancarlo. 
Chaque vie compte. Chaque geste compte. Construisons ensemble cet espace afin que nulle personne dans le besoin ne soit abandonnée.