Quand l’école se refait une beauté

27 Avril 2016 | par

Tôt ou tard, il arrive à tout le monde de revenir sur ses pas. Y compris pour la Caritas Saint-Antoine qui, grâce au travail des frères, continue d’apporter de l’espoir aux quatre coins du monde.

Ainsi, quelques années après sa dernière mission en Ouganda, saint Antoine, représenté par la Caritas Saint-Antoine, est revenu à Matugga pour achever ce qui avait été entamé en 2010, lorsque l’institution caritative et d’autres bienfaiteurs avaient financé la reconstruction de l’école primaire Saint-Charles-Lwanga. Depuis, l’institut, né en 1940 à une vingtaine de kilomètres de Kampala, s’appelle Saint-Charles et Saint-Antoine-de-Padoue, et est devenu une deuxième maison pour de nombreux enfants, dont des orphelins, de la paroisse de Matugga étroitement liée à la communauté locale des Franciscains Conventuels. Mais la restructuration n’a jamais été achevée : les fonds destinés aux travaux ont été dépensés plus vite que prévu. Ainsi, l’école Saint-Charles et Saint-Antoine-de-Padoue est restée dépourvue de plomberie et de toilettes. Les utilisateurs devaient se contenter d’un puits creusé par les frères devant l’école et de toilettes improvisées à quelques mètres de la cuisine. Cette proximité a mis en doute la salubrité de l’édifice, surtout lors de la visite des inspecteurs du district de Wakiso (le district au centre de l’Ouganda qui inclut la capitale Kampala). Fin 2014, l’école se trouvait face à un choix : construire de nouvelles toilettes et raccorder la plomberie au puits ou fermer. Trouver 25 000 euros, tel était le montant du devis pour ces travaux, dans un des pays les plus pauvres du monde, n’est pas simple. N’oublions pas qu’en Ouganda, 64 % des 37 000 habitants vivent avec moins de deux dollars par jour. Lorsqu’en mai 2015, le frère Wojciech Ulman, Supérieur des franciscains de Matugga, lançait son SOS à la Caritas Saint-Antoine, il ne s’attendait pas à une réponse immédiate. Et pourtant, quelques mois plus tard, la Caritas Saint-Antoine approuvait un financement de 20 000 euros à envoyer en trois tranches. Les 5 000 euros manquants ont été donnés par la communauté franciscaine locale. De juillet à août – et pendant toutes les vacances d’été – les travaux à l’école Saint-Charles et Saint-Antoine-de-Padoue ont avancé à vive allure. Des toilettes ont été construites aux trois étages de l’école, soit 14 WC, 11 lavabos en céramique, 300 m2 de carrelage. Sans compter les tuyaux et les travaux de drainage et peinture. Ainsi, la pompe du puits devant l’école a dû être remplacée par une nouvelle pompe à moteur qui a été connectée à quatre citernes pour la récolte d’eau placées sur le toit.

Le but du projet n’était pas seulement de rendre accueillante et salubre une école aussi importante, mais aussi d’offrir un avenir et de l’espoir aux 15 000 habitants de Matugga, dont 60 % d’enfants. Dans cette petite ville à vocation principalement agricole, l’accès à l’eau est un luxe et une priorité qui engendre chaque jour une queue de plusieurs heures au puits en centre ville. En ce sens, l’intervention de la Caritas Saint-Antoine n’a pas bénéficié qu’aux 500 élèves (386 inscrits à l’école primaire, 84 à la crèche et 32 à l’école pour les filles marginalisées et les orphelins) et à l’équipe scolaire. En fait, désormais, surtout pendant la saison sèche, l’école aide à approvisionner la communauté en eau et à en améliorer les conditions hygiéniques et sanitaires.

Les paroles de gratitude du frère Wojciech dans sa lettre, ainsi que le compte-rendu final et les photos envoyés à la Caritas Saint Antoine, en témoignent. Et les vœux envoyés par les élèves de Matugga à leurs bienfaiteurs, amis du Messager, sont touchants. « Que Dieu vous bénisse car, grâce à vous, notre école est beaucoup plus belle que les autres », écrit Aujo Judi. « Je penserai à vous dans mes prières quotidiennes : c’est tout ce que j’ai », renchérit Isaac. Pour remercier saint Antoine, Ntale a préféré les crayons colorés au stylo et a dessiné des toilettes à la turque et un réservoir sur le mur (cf. dessin en page 28). Un remerciement original, c’est le moins qu’on puisse dire ! Mais la spontanéité est toujours payante et le message est arrivé fort et clair et a apporté de l’allégresse outre la satisfaction d’avoir aidé ces petits !



Le projet en bref

Quoi  : construction de toilettes dans une école primaire et réalisation de la plomberie.

Où : Matugga (Kampala, Ouganda).

Pour qui : 500 élèves, environ 20 enseignants, opérateurs scolaires et habitants de Matugga.

Quand : juillet-octobre 2015

Combien : 20 000 €

Updated on 06 Octobre 2016