En Italie, auprès des populations touchées de plein fouet par le Covid-19

27 Septembre 2020 | par

À Gênes, plus précisément rue Carlo Rolando, plusieurs personnes attendent devant une porte : une femme africaine dans une tunique aux couleurs vives, une Indienne enveloppée dans un pashmînâ orange et une dame âgée qui habite le quartier, très digne et ordonnée, qui traîne un chariot de courses bleu. Devant l’Institut Don Bosco di Sanpierdarena, trois volontaires sud-américains de l’association Iglesia en camino les attendent.
Au milieu de la rue, tel un gendarme, se tient le curé péruvien Daniel Coronel, le visage couvert par un masque et muni d’un crucifix en bronze qui bouge à chacun de ses mouvements. Il est l’organisateur intarissable d’actions de solidarité pour faire face au Covid-19.
À ses côtés, Alberto De Barbieri — du groupe Diritti e Libertà, une association qui s’occupe des familles des prisonniers — est visiblement ému. Grâce à l’aide de la Caritas Saint-Antoine et de ceux qui soutiennent son association, il a pu procurer des aliments, des produits destinés  aux enfants et des détergents pour plus de 350 familles qui, en raison de l’épidémie, ont perdu leur travail et n’ont plus de quoi se nourrir. « Normalement, explique don Daniel, nous livrons des paquets à environ 30 familles tous les 15 jours. Nous en aidons en ce moment 350 et les demandes ne cessent d’augmenter. Il s’agit d’une urgence humanitaire et la distribution d’aujourd’hui, grâce à vous, est un énorme soulagement. Je vous remercie de tout cœur, mais ne nous laissez pas seuls car la pandémie n’est pas terminée. »

À l’autre bout de l’Italie
Quelque 700 km plus loin, dans le quartier Sanità de Naples, une foule de personnes sans domicile fixe attend dans la cour de l’association La Tenda. Le slogan « Tout ira bien » répété comme un mantra pendant le confinement, semble complètement déplacé aux yeux de ces familles qui manquent de tout. « En temps normal — explique Antonio Rulli, directeur du centre — nous accueillons 120 personnes par nuit, l’établissement n’étant pas ouvert le jour. Nous leur offrons des services de première nécessité : un lit, le petit-déjeuner, la blanchisserie et un cabinet sanitaire. Le matin, tout le monde quitte le centre. La pandémie a bouleversé cette organisation car de nombreuses familles ont frappé à notre porte durant la journée. Nous n’avions ni les moyens ni le personnel pour les accueillir ces personnes pendant la journée. Il était extrêmement difficile de faire respecter les règles d’hygiène et de distance sociale, de maintenir l’ordre et de garantir un minimum d’accompagnement, indispensable pour faire cohabiter des personnes souvent problématiques avec des parcours très différents. Nous avons donc demandé à la Caritas Saint-Antoine de nous aider à implémenter le service de jour. Votre contribution vient d’arriver et, grâce à vous, nous pourrons couvrir les frais nécessaires à l’embauche de personnel en charge de la cantine et de la blanchisserie. Merci de tout cœur car la situation risquait de vite dégénérer. Nous sommes la seule association qui s’occupe d’accueil ici, directement en contact avec les personnes les plus pauvres. »

Rejoindre les pauvres en Italie
Voilà deux des 13 projets permettant de soulager les problèmes que rencontrent de nombreuses familles en raison du Covid-19, conduits en Italie par l’œuvre caritative des frères en ces derniers mois. Ils concernent des familles sans revenus ou disposant de très peu de ressources, des foyers avec enfants et n’ayant pas les moyens de suivre les leçons de l’école par Internet, ou encore des personnes seules ou des migrants dans les centres d’accueil. Toutes ces personnes sont les victimes collatérales de la pandémie, celles qui auront plus de mal à se remettre debout. Une aide concrète et immédiate réalisée par le biais des paroisses, des Caritas diocésaines, d’associations, d’écoles est nécessaire et doit se poursuivre dans les mois à venir. Il y a quelques semaines un autre projet d’envergure a vu le jour : la réalisation d’une structure de stockage alimentaire gérée par la Caritas du Piémont/Vallée d’Aoste.
À ce jour, la Caritas Saint-Antoine a alloué presque 630 000 euros pour rejoindre les plus pauvres parmi les pauvres. Cette fois-ci, c’est en Italie, terre où le Saint a prêché, que cet argent a été utile.

Updated on 27 Septembre 2020
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