Ils préparent les enfants à la première communion

Mai est le mois de l’année où fleurissent les tuniques blanches des premières communions. Laissons-nous enseigner par les catéchistes qui préparent et mènent les enfants à recevoir l’Eucharistie qui, en grec, signifie « action de grâce ».
07 Mai 2023 | par

« Jésus était entré dans mon cœur, m’avait rendu visite, précisément à moi ». Ces mots sont ceux que Benoît XVI a prononcés en 2005 en rencontrant des enfants préparant leur première communion. Et de poursuivre : « Je me souviens bien du jour de ma première communion. C’était un beau dimanche de mars 1936. C’était un jour ensoleillé, l’église était très belle, la musique aussi, il y avait beaucoup de belles choses dont je me rappelle. (…) Je me souviens avoir dit au Seigneur : “Je voudrais être toujours avec toi… mais toi, surtout, sois avec moi ».
Ce souvenir très précis confirme l’importance de ce jour où l’on reçoit Jésus pour la première fois, souvent à l’âge du primaire. Cependant, dans l’Église primitive, on donnait le sacrement de l’Eucharistie aux nouveau-nés, juste après le baptême, sous les espèces de quelques gouttes de vin. Saint Pie X a publié en 1910 un décret par lequel il établissait qu’on pouvait admettre les enfants à la première communion dès l’âge de sept ans. C’est ainsi qu’une préparation à ce sacrement est née pour que l’enfant découvre l’amour inconditionnel de Dieu pour lui et qu’il rencontre Jésus. C’est ce que Paul, tout juste âgé de 7 ans, vit actuellement au cours de sa préparation avec le prêtre de sa paroisse angevine. Porté par sa famille, Paul a demandé à ses parents de préparer sa première communion. Ce petit garçon a « hâte » de communier et en est « heureux ». « J’ai envie de recevoir la paix du Christ », confie Paul, qui se sent rejoint quand on lui apprend que Jésus est le Christ. Ainsi de nombreuses préparations existent, souhaitant toutes amener les enfants à « être chaque jour plus unis à Jésus, grandir dans l’amitié avec lui et désirer que les autres puissent aussi bénéficier de la joie qu’il veut nous donner », selon le pape François.

Enfants et parents catéchisés
Dans une paroisse du nord-ouest de Paris, Anne G. prépare les enfants à la première communion depuis presque 10 ans. Sa paroisse a créé son propre parcours qui comprend cinq séances d’1h30 chacune. Pendant que les enfants sont en petits groupes avec leur catéchiste, le prêtre est avec les parents. Pour préparer sa première communion, cette paroisse a donc souhaité que les enfants et les parents soient catéchisés. Parmi ces séances, certaines sont le samedi, suivies d’un temps d’adoration, et d’autres le dimanche, suivies de la messe. La veille de la première communion, les enfants sont en retraite, sans les parents. Pour Anne G., ce qui est important dans la préparation est que les enfants « rencontrent une personne, l’amour de Jésus, et que ce soit concret pour eux ». La veille de cette fête, Anne G. aime les inviter à « demander, le jour de la première communion, un cadeau spirituel à Jésus ». C’est ainsi qu’un enfant lui a confié que le cadeau qu’il souhaitait était que « son papa aime Jésus autant que Jésus l’aime ». Les dimanches de préparation, à la messe avec les enfants, Anne G. leur explique les différents moments, notamment l’offertoire et la consécration. L’offertoire est un temps spécifique pour « offrir son cœur à Jésus » et les petits le comprennent aisément. « C’est si beau de voir un enfant s’ouvrir à l’amour de Dieu », confie encore Anne G. « Les enfants aiment le mot “transsubstantiation”, ils sont fiers d’apprendre une parole compliquée », s’émerveille Anne G., que ce service d’Église remplit de joie. Elle aime leur confier que la communion est un moment où l’on fait silence et pendant lequel on ne pense qu’à Jésus. Lors de la consécration, l’explication donnée sur le pain de vie prend tout son sens. Le pain est la base de la nourriture, et si Jésus s’appelle le pain de la vie, c’est que le pain est une façon de résumer toute la nourriture et que Jésus lui-même nourrit nos âmes.

Bible, enfant, liturgie
Anne S. utilise, quant à elle, le parcours du Bon Pasteur, créé par Maria Montessori. Pour ce parcours, les enfants évoluent dans un atrium, c’est-à-dire une salle de catéchisme qui n’est ni l’église, ni la rue. « Le maître du lieu est le Christ et les enfants vont vivre avec lui », explique Anne S. Dans ce parcours, il y a 3 niveaux : les petits (moyenne section, grande section de maternelle et CP), les moyens (CE1 et CE2) et les grands (CM1 et CM2). La première communion est proposée à l’âge du CE1-CE2. « Chez les petits, on leur donne ce qu’il y a de plus grand dans la foi, puis on approfondit, on élargit la relation et l’amour du Christ », confie cette catéchiste. Le trio qui anime le Bon Pasteur est : Bible, enfant, liturgie. Ce parcours est très biblique : les enfants étudient pendant cinq séances le chapitre 15 de l’évangile de Jean. Aude, catéchiste avec ce parcours, explique que ce passage permet d’apprendre que nous sommes un sarment de la vigne depuis notre baptême. Notre sève est la vie de Jésus ressuscité, et le fruit que l’on porte est l’amour. « Les bouchons, c’est-à-dire les manques d’amour, les péchés, qui empêchent la sève de circuler sont dissous d’un coup grâce à la confession », aime expliquer Aude. Ainsi, lors de la préparation, les enfants découvrent également ce sacrement. « Leur bonheur d’aller se confesser » se répercute sur tous, assurent avec unanimité les catéchistes. Toutes aiment à penser que cette première communion sera suivie par tant d’autres. La première ne sera pas la dernière.

Updated on 07 Mai 2023
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