La consolation, une béatitude
« Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés » (Mt 5, 4). Comme toutes les béatitudes, cette-ci n’est pas facile à comprendre : pourquoi ceux qui sont en deuil, ceux qui éprouvent de la peine à cause de la perte de quelqu’un ou de l’échec d’un projet, ou encore en raison de situations lourdes, pourquoi ceux-là sont-ils appelés « bienheureux » par Jésus ? Comment peuvent-ils être heureux ? Peut-être parce que les choses vont s’améliorer ? Ou parce que tout va s’arranger ? Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Jésus veut plutôt dire que ces personnes ne sont pas perdues, mais qu’elles ont la possibilité de le rencontrer : le Royaume de Dieu est pour elles, le Seigneur s’approche d’elles. Jésus aussi pleure la mort de ses amis, comme celle de Lazare ; lui aussi partage la douleur de ceux qui souffrent. Et il le fait aujourd’hui encore, à travers nous, à travers toutes ces personnes qui s’arrêtent (et ce n’est pas du tout facile, parce que nous voudrions fuir cet effort) pour faire place à la douleur de l’autre, pour partager son fardeau. Telle est l’expérience de la consolation : il ne s’agit pas de trouver la solution au problème mais d’être proche, de devenir des compagnons de route.
Nous avons alors choisi de consacrer le Fil rouge de ce numéro au thème :
« Consoler les affligés » à l’occasion du Jubilé de la consolation, qui a lieu à la mi-septembre et qui est ouvert à « tous ceux qui traversent une situation de douleur et d’affliction, due à la maladie, au deuil ou à la violence ou aux abus, ainsi qu’à leurs familles respectives ».