La gratitude rend le monde meilleur

La vie de saint François d’Assise était un chant de gratitude envers le Créateur et la Création. Ce 4 octobre, alors que l’Église fête saint François, Le Messager de Saint Antoine nous invite à une découverte de l’attitude intérieure de la gratitude.
05 Octobre 2025 | par

« Souvenez-vous du passé avec gratitude, vivez le présent avec enthousiasme et envisagez le futur avec confiance ». Voici un conseil que donnait saint Jean-Paul II et qui offre une feuille de route à adopter : la gratitude, l’enthousiasme et la confiance sont liés et permettent d’englober toute notre vie. Vivre le moment présent et remercier Dieu de tout ce qu’il nous donne permet de goûter au secret du bonheur. Et sainte Mère Teresa d’ajouter : « La meilleure manière de montrer notre gratitude envers Dieu et envers les gens, c’est d’accepter tout avec joie ». Même si cela semble au-delà des forces humaines, les effets bénéfiques de la gratitude sont stupéfiants : la gratitude agit au niveau de notre corps, notre psychisme, mais aussi dans nos relations avec les hommes et avec Dieu. Remercier, rendre grâce, c’est tourner le dos à l’indifférence et ajouter de la vie bienveillante autour de nous. Le 30 décembre 2020, le pape François rappelait que « nous avons été pensés avant que nous apprenions à penser ; nous avons été aimés avant que nous apprenions à aimer ; nous avons été désirés avant que dans notre cœur ne naisse un désir. Si nous regardons la vie ainsi, alors “l’action de grâce“ devient le fil conducteur de nos journées. Très souvent, nous oublions même de dire “merci” ». Nous ne pouvons oublier que nous sommes des êtres de relation et la gratitude rend les relations plus belles.

Entrer dans la gratitude
Le père Pascal Ide, auteur de La puissance de la gratitude, vers la vraie joie, propose une démarche concrète pour entrer dans la gratitude en 7 étapes. Tout d’abord, il invite à reconnaître un bienfait reçu aujourd’hui : ce peut être la parole ou le geste d’une personne, la beauté d’un paysage, etc. Puis, prendre conscience de sa gratuité, c’est-à-dire que l’on a reçu ce bienfait sans obligation de retour. Ensuite, on peut détailler ce don gratuit et décrire au moins cinq caractéristiques concrètes en s’y attardant. Passer du don au Donateur, explique le père Ide, parce qu’il nous aime de manière inconditionnelle et sans mesure. Il nous invite ensuite à goûter la paix et la joie, voire l’amour, que cette description du don éveille. Puis, chacun peut laisser monter en soi le désir de faire de même : ce peut être une parole ou un geste, en retour à la personne qui a fait don de ce bienfait ou en cascade à une autre personne. La dernière étape consiste à décider de poser cet acte comme une libre réponse d’amour, par pure gratitude, sans recherche d’un don en retour, mais par surabondance du bienfait premier que l’on a reçu.
La gratitude est contagieuse et coule comme une cascade. Si une personne dit merci à une autre, celle-ci remerciera plus facilement les autres. Remercier est une attitude du cœur qui empêche de s’habituer à tout ce qui nous entoure. « Il y a quelque chose de pire que d’avoir une âme perverse, c’est d’avoir une âme habituée », prévenait déjà Charles Péguy. Ainsi, pour sœur Jeanne, bénédictine, « ressentir de la gratitude envers Dieu est un signe de bonne santé spirituelle car cela manifeste que nos yeux et nos cœurs sont ouverts, et qu’ils savent reconnaître le donateur au travers des dons qui nous sont faits », même au cœur des épreuves.

Malgré les épreuves
« Dieu se sert de nos joies comme de nos peines pour nous ouvrir des chemins de vie et de fécondité », précise cette bénédictine, qui, au cœur de la souffrance, a appris que « Dieu compense toujours lorsque le mal nous frappe. Il compense, et même, il surcompense : il donne plus encore que ce que nous aurions pu espérer. À travers l’épreuve, il ouvre des chemins inattendus pour combler nos désirs, même lorsque tout, humainement, semble se fermer. » Cela n’enlève pas la douleur mais, à ses yeux, « cela permet d’élargir le regard ». Sœur Jeanne confie aimer faire monter vers Dieu ces quelques mots : « Je sais que tu es en train de faire quelque chose pour moi, quelque chose de plus beau encore que ce à quoi je m’attends, j’ai confiance en toi et je t’en remercie déjà ; c’est une prière toute simple mais qui est pour moi une vraie force, je la dis toujours avec une profonde gratitude. Elle est une manière d’affirmer la certitude qui m’habite que le plus beau est toujours devant moi. Il me semble qu’à travers la souffrance qui m’a déchirée, parfois brisée et broyée, Dieu est parvenu à faire de moi quelqu’un d’un peu plus ouvert ». Cela rejoint les paroles de saint Jean-Paul II : « Habitue-toi à élever ton cœur vers Dieu en action de grâces, et souvent dans la journée. Remercie-le de tout, parce que tout est bon ». La foi vivante est accompagnée de la gratitude, et cette dernière, selon le pape François, « rend le monde meilleur ».

Pour un monde meilleur
« Ne négligeons surtout pas de rendre grâce : si nous sommes porteurs de gratitude, le monde devient lui aussi meilleur, peut-être seulement un peu plus, mais c’est ce qui suffit à lui transmettre un peu d’espérance », assure le pape François. En remerciant, nous exprimons la certitude d’être aimé, et l’action de grâce a donné son nom au sacrement de l’Eucharistie. Le mot grec signifie « remerciement ». Rendre grâce à Dieu est davantage qu’un sentiment : c’est une action et c’est aussi être reconnaissant envers des personnes qui ont certainement accompli leur rôle au-delà de la mesure demandée par le devoir. Même l’amitié est un don pour lequel nous pouvons toujours être reconnaissants. Tout au long de ce mois, nous pouvons célébrer la création et la vie avec saint François d’Assise.

Updated on 05 Octobre 2025
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