« Le patronage donne accès à la richesse de notre foi »

À Paris, le patronage du Bon Conseil accueille des centaines d’enfants et de jeunes. Il s'agit d'« une proposition chrétienne d’un lieu de croissance humaine et spirituelle pour tous », explique le père Francisco Dolz, directeur de ce patronage.
13 Novembre 2022 | par

Quel est l’objectif d’un patronage ?
Avant tout, un patronage est un moyen d’aider des enfants et des jeunes à devenir des adultes et à se préparer à la vie du Ciel à l’aide de deux ingrédients : le jeu et la prière. Dans notre patronage, un troisième ingrédient s’ajoute à partir de l’âge du collège, c’est-à-dire vers 12-13 ans : le service.

À qui s’adresse un patronage ?
Notre patronage du Bon Conseil accueille des enfants à partir de 6 ans, mais certains patronages accueillent dès l’âge de 3 ans. C’est donc pour tous les enfants, jusqu’à l’âge adulte. Et après 18 ans, certains peuvent rester comme éducateurs.
Ici, nous nous avons à peu près 2 500 jeunes qui viennent pour beaucoup d’activités différentes, qu’elles soient sportives, culturelles, artistiques ou encore éducatives. Le programme est ainsi extrêmement varié, allant de matchs de foot à l’aide aux devoirs, en passant par des camps organisés durant l’année.

À quelle régularité les enfants viennent-ils au patronage ?
Certains viennent une ou deux fois par semaine, tandis que d’autres viennent tous les jours. C’est très variable et je crois que c’est une des particularités du Bon Conseil. Les parents savent qu’à partir du moment où leurs enfants sont adhérents, ceux-ci peuvent venir quotidiennement. C’est un lieu où il y a des éducateurs tout le temps après l’école et où les jeunes ont un espace à eux pour jouer, pour lire, pour goûter….
Comme je le disais, nous incluons pour les collégiens une part de service et certains viennent pour jouer avec les plus jeunes ou pour divers engagements, notamment spirituels. Nous les appelons les « grands frères » et il y a une petite cérémonie pour marquer ces engagements. L’idée par ces services est des les initier à ce qu’ils peuvent déjà apporter à la communauté, à la petite société que constitue notre patronage. C’est favoriser un esprit de famille et donc de charité, apprendre à se tourner les uns vers les autres et à prendre en charge les plus petits.

Ce modèle rappelle beaucoup celui du scoutisme…
Tout à fait. Cela dit, il y a des différences importantes. Tout d’abord, le patronage est beaucoup plus fréquent, puisque les jeunes y viennent au moins une fois toutes les semaines. Ils se rencontrent donc beaucoup plus souvent qu’au sein d’un groupe scout. Ensuite, autre grande différence, le patronage se situe dans la ville, ce qui permet peut-être de toucher beaucoup plus de jeunes.

Le patronage s’adresse-t-il exclusivement à des enfants baptisés ?
Du fait des très nombreuses activités que nous proposons, notre patronage attire des enfants qui ne sont pas forcément croyants ni même catholiques, et qui vont d’abord venir grâce à l’esprit de camaraderie qui existe et grâce à nos propositions qui sont tout de même très sympas ! Les éducateurs préparent pour les jeunes des activités de qualité et qui permettent de passer des moments extraordinaires, qui sont autant de très beaux moments de fraternité.
Ces moments sont mêlés à d’autres temps de prière ou d’enseignement. Même des jeunes qui ne sont pas croyants les vivent avec nous et participent à tout que l’on peut offrir, et certains ne manquent jamais une activité. On leur donne accès à la richesse de notre foi : c’est une vraie évangélisation.
Ils peuvent également voir que la messe est célébrée chaque jour dans les murs du patronage, dans la chapelle. Ils croisent également des prêtres et des religieux, tandis que sur les murs sont affichées des phrases ou des images chrétiennes. Le calendrier liturgique peut en outre rythmer nos activités, notamment l’Avent et la Semaine sainte. Le Jeudi saint et le Vendredi saint par exemple, les activités sont suspendues pour permettre d’assister aux offices. Le patronage constitue donc tout un écosystème chrétien de vie et d’activités, sans cloison.

Cela ne dérange-t-il pas les parents non-croyants ou d’autres religions ?
En inscrivant leur enfant au Bon Conseil, les parents savent que nous mêlons jeux, activités et prière. Les enfants font donc une expérience de la vie de l’Église, mais on n’impose à personne de prier ! C’est d’ailleurs pour moi un beau signe de ce qu’est l’Église : un lieu qui accueille tout le monde et qui propose des choses pour tous.
Le patronage est une proposition chrétienne d’un lieu de croissance humaine et spirituelle pour tous. Les familles le savent et il y a des enfants juifs, musulmans, athées on non pratiquants. Les parents savent que nous allons nous occuper de leurs enfants, nous mettre à leur service, et à partir de là, la relation devient très facile.

Qui sont les bénévoles qui aident au fonctionnement du patronage ?
Il y a de tout ! Les bénévoles vont de 14 à 90 ans. Comme le foyer de notre patronage est ouvert tous les jours, cela demande un certain nombre de bénévoles qui sont souvent les parents d’enfants inscrits et qui ont un peu de temps. Il y en a certains qui viennent pour le catéchisme, d’autres pour certaines activités et d’autres encore le mercredi pour aider à préparer le repas.
D’autres bénévoles viennent nous aider car pour eux, notre patronage est un véritable lieu de paix. Cela peut sembler paradoxal car nous sommes en plein cœur de Paris, mais justement, cela peut être une ville un peu difficile pour les familles. Au milieu de la capitale, le Bon Conseil est un lieu très joyeux, très léger même, car tout ce que nous faisons est purement gratuit – nous ne cherchons pas l’excellence, la performance, le résultat. Beaucoup de bénévoles nous disent que cela leur fait beaucoup de bien de venir respirer au milieu de leur semaine. C’est un vrai lieu de ressourcement pour eux.
Pour les bénévoles les plus jeunes, je crois qu’ils sont avant tout ravis de pouvoir servir en apportant ce qui leur est propre. Il y a une rotation importante des enfants inscrits au Bon Conseil, ce qui fait qu’il n’y a pas de pesanteur, d’habitudes ancrées par un « on a toujours fait comme ça ». Les jeunes éducateurs peuvent donc venir faire ce qu’ils veulent, c’est-à-dire se sentir accueillis pour apporter leur initiative. Je crois que c’est très attirant pour eux et qu’ils en sont vraiment ravis.

Updated on 13 Novembre 2022
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